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Ces derniers jours, la presse russe a relayé une fable alimentée par le SVR, le service de renseignement extérieur russe. Dans une note rendue publique le 29 juillet, l’agence affirme disposer d’informations concernant une « réunion secrète » qui se serait tenue dans les Alpes, entre des représentants occidentaux et des officiels ukrainiens, visant à mettre en œuvre un plan pour destituer l’actuel président, Volodymyr Zelensky.
Une information virale en Russie
L’information a rapidement circulé en Russie, reprise par diverses agences officielles, grands quotidiens et chaînes de télévision, comme si elle était avérée. « Les représentants des États-Unis et de la Grande-Bretagne ont récemment organisé une réunion dans les Alpes, où les perspectives de remplacement du chef de l’État ont été discutées », a rapporté le journal RBC, propriété du groupe de médias économiques RBK, reprenant presque mot à mot le communiqué du SVR. Ce dernier suggère que le remplacement de Volodymyr Zelensky en tant que président de l’Ukraine est devenu une condition clé pour « redémarrer » les relations de Kiev avec l’Occident.
Des « renseignements fiables » contestés
Bien que la question de l’après présidence Zelensky puisse être légitime, le SVR semble en avoir fait une obsession ces dernières années. Depuis le début de l’invasion russe, le SVR a régulièrement évoqué des manœuvres des Occidentaux pour se débarrasser de Volodymyr Zelensky, mais toujours sans preuves, souligne le site d’information indépendant Meduza, basé en Lettonie. Depuis 2023, le site a noté au moins six communiqués similaires. L’avant-dernier, en février 2025, affirmait que « l’OTAN cherche à renverser le chef du régime de Kiev, idéalement par le biais d’élections pseudo-démocratiques, potentiellement dès cet automne ».
Un scénario de plus en plus « précis »
En réalité, le mandat du président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait dû expirer au mois de mai, en temps de paix. Cependant, dans le contexte actuel, il est censé rester en fonction tant que la guerre dure, la Constitution interdisant les élections sous la loi martiale. Pourtant, les scénarios diffusés par les services de renseignement russes tentent d’insinuer que son successeur a déjà été désigné, non pas par le peuple ukrainien, mais par les Occidentaux, Américains et Britanniques en tête. Le communiqué du 29 juillet précise ainsi que les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé la nomination de Valeriy Zaluzhny, actuel ambassadeur d’Ukraine au Royaume-Uni, comme successeur à Volodymyr Zelensky. Le SVR conclut même par un appel à un soulèvement du peuple ukrainien : « Ainsi, dans une station alpine, on a élu le nouveau président de votre pays. Est-ce ainsi que vous imaginiez le triomphe de la démocratie, de l’indépendance et de l’autonomie dont vous rêviez depuis si longtemps ? »