Home ActualitéSumar et Podemos : un an de turbulences pour la gauche espagnole

Sumar et Podemos : un an de turbulences pour la gauche espagnole

by Sara
France

2024 n’a pas été une année facile pour la gauche espagnole, notamment pour Sumar et Podemos. Sumar a commencé l’année en digérant sa rupture avec Podemos, survenue en décembre 2023 après des mois de tensions. La situation s’est aggravée avec la démission d’Íñigo Errejón, ancien porte-parole parlementaire, accusé d’agression sexuelle. De son côté, Podemos a également rencontré des difficultés, enregistrant des résultats électoraux en deçà des attentes, bien qu’il ait réussi à maintenir une certaine présence dans les sondages.

Les défis de Sumar

Les ambitions de Yolanda Díaz pour 2024 comprenaient la consolidation de Sumar, qui a célébré son congrès fondateur en mars. Cependant, la participation des membres a été très faible, ce qui a mis en lumière une perte d’élan. Cette situation s’est reflétée lors des élections, où Sumar n’a pas réussi à regagner la présence au Parlement de Galice, perdue par Unidas Podemos en 2020, et a obtenu un seul député aux élections basques, contre six précédemment.

Les élections européennes et leurs conséquences

Les élections européennes ont été un tournant pour Sumar, qui n’a obtenu que 4,6 % des voix lors d’une élection où la concurrence était moins forte. Cette débâcle a conduit Yolanda Díaz à démissionner de son poste de secrétaire générale, bien qu’elle ait conservé son leadership de facto. Elle a également abandonné son projet d’intégrer tous ses alliés sous la bannière de Sumar, une initiative à laquelle ces derniers étaient réticents.

Le cas Errejón

En octobre, la situation est devenue encore plus complexe après la démission d’Íñigo Errejón, citant des accusations de comportements inappropriés et une plainte pour agression sexuelle. La réaction de Sumar et de Más Madrid a été de nier toute connaissance des actions d’Errejón, tout en présentant des excuses pour leur inaction initiale. Ce scandale a secoué la coalition, seulement stabilisée avec la nomination de Verónica Martínez en tant que nouvelle représentante au Congrès.

La montée de Podemos

Malgré un départ d’une position plus précaire, Podemos a montré des signes de résistance en 2024. Bien qu’il ait également connu de mauvais résultats électoraux, le parti a réussi à obtenir 3,3 % des voix aux élections européennes, ce qui lui a permis de conserver deux sièges au Parlement européen. Cette percée a offert une visibilité précieuse à Irene Montero, potentielle candidate aux élections générales.

La stratégie de Podemos

Depuis sa séparation de Sumar, Podemos s’est concentré sur sa différenciation en tant que seule véritable gauche en Espagne. Ce positionnement s’est manifesté lors de plusieurs négociations avec le gouvernement, où ils ont contesté des réformes perçues comme défavorables aux travailleurs. Cette ligne de conduite a permis à Podemos de s’imposer comme une alternative viable à mesure que Sumar s’affaiblissait.

Les perspectives à gauche

Les analystes s’accordent à dire que la division entre Sumar et Podemos nuit aux chances de succès du bloc progressiste aux prochaines élections. À la Moncloa, l’inquiétude grandit face à l’absence d’une coalition entre les deux formations. Sans une alliance, le minimum de 30 à 35 députés nécessaires pour renouer une alliance avec le PSOE semble hors de portée.

Yolanda Díaz et Íñigo Errejón

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