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Sushila Karki prête serment comme première femme Premier ministre au Népal

by Sara
Népal

Sushila Karki, âgée de 73 ans, a prêté serment vendredi comme cheffe du gouvernement du Népal pour diriger une période de transition de six mois au cours de laquelle doivent se tenir des élections. Sa nomination intervient après des manifestations meurtrières qui ont provoqué la chute du cabinet et des destructions dans la capitale. Le précédent Premier ministre, KP Sharma Oli, a démissionné mardi, après l’incendie du parlement et des attaques contre de nombreux bâtiments publics et résidences de responsables à Katmandou.

Prestation de serment

Devant le président Ram Chandra Poudel, Sushila Karki a déclaré : « Moi, Sushila Karki… je jure sur la patrie et le peuple d’accomplir mon devoir en tant que cheffe du gouvernement. » La cérémonie, de courte durée, s’est tenue au palais présidentiel en présence de diplomates et de quelques anciens responsables.

Karki devient ainsi la première femme à occuper la fonction de Premier ministre au Népal, et sa désignation doit permettre d’organiser des élections prévues pour le 5 mars 2026. Son parcours judiciaire, notamment comme ancienne présidente de la Cour suprême, lui confère une réputation d’indépendance.

Chronologie et contexte immédiat

Les événements ont pris une tournure spectaculaire la semaine précédente, quand des manifestations contre la coupure des réseaux sociaux et la corruption ont été réprimées par la police. L’affrontement a dégénéré en violences qui ont coûté la vie à de nombreuses personnes et entraîné la paralysie de la capitale.

  • Début des troubles : répression policière sévère des manifestations contre la censure des réseaux sociaux et la corruption.
  • Incidents : incendie du parlement et vandalisme de bâtiments publics et résidences de responsables à Katmandou.
  • Démission : le Premier ministre KP Sharma Oli a démissionné mardi après ces événements.
  • Décision politique : dissolution du parlement et convocation d’élections le 5 mars 2026.

Bilan humain et répression

Selon des sources policières, au moins 51 personnes ont été tuées au cours des manifestations qui ont secoué le pays. Les violences initiales liées à la répression policière ont fait au minimum 19 morts et des centaines de blessés.

L’armée est intervenue pour rétablir l’ordre dans les rues et a imposé un couvre-feu à Katmandou, ce qui a permis aux autorités de reprendre le contrôle des zones les plus touchées. Les autorités ont par ailleurs promis des enquêtes sur les excès commis lors des opérations de maintien de l’ordre.

Le rôle des jeunes et du mouvement « Gen Z »

Le mouvement de protestation a été largement animé par de jeunes militants regroupés sous l’appellation « Gen Z ». Ces militants ont utilisé des plateformes numériques, notamment Discord, pour coordonner les actions et débattre des étapes à suivre.

Les représentants de ce mouvement ont pris part aux négociations qui ont conduit à la nomination de Sushila Karki, et plusieurs jeunes activistes ont salué sa désignation comme une victoire. Des groupes comme Hami Nepal ont publié des messages célébrant le résultat et appelant à honorer ceux qui ont perdu la vie durant les manifestations.

Négociations et acteurs influents

La nomination de Karki résulte de négociations intenses impliquant le président, le chef de l’armée, et des représentants des manifestants. Le général Ashok Raj Sigdel, commandant des forces armées, a joué un rôle central dans ces discussions avec le président Poudel.

Le choix d’une figure judiciaire reconnue pour son indépendance visait à apaiser les tensions et à instaurer une transition jugée acceptable par différentes parties, y compris la jeunesse mobilisée.

Réactions internationales

Le ministère indien des Affaires étrangères a salué la formation du gouvernement de transition et la nomination de Sushila Karki. Dans un communiqué, New Delhi a exprimé l’espoir que cette étape contribue au rétablissement de la paix et de la stabilité dans le pays.

D’autres acteurs internationaux suivent la situation de près, alors que le Népal se prépare à organiser des élections dans un contexte de fortes tensions internes et de demandes de réforme politique.

Contexte socio-économique

Les difficultés économiques et le chômage des jeunes constituent un terreau important de mécontentement. Selon la Banque mondiale, plus d’un cinquième des Népalais âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi.

Par ailleurs, le produit intérieur brut par habitant reste faible, autour de 1 447 dollars, ce qui accentue la fragilité sociale et alimente les revendications contre les élites politiques accusées de corruption.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/9/13/%d8%b3%d9%88%d8%b4%d9%8a%d9%84%d8%a7-%d9%83%d8%a7%d8%b1%d9%83%d9%8a-%d8%aa%d8%a4%d8%af%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%85%d9%8a%d9%86-%d8%b1%d8%a6%d9%8a%d8%b3%d8%a9

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