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Syrie : Damas refuse de participer aux réunions avec les forces kurdes à Paris

by Sara
Syrie : Damas refuse de participer aux réunions avec les forces kurdes à Paris
Syrie, France

Une source gouvernementale syrienne a déclaré ce samedi que Damas refuse de participer à toute réunion prévue à Paris avec les forces dites démocratiques syriennes (FDS). Cette décision intervient dans le contexte d’un récent congrès organisé par les FDS à Al-Hasakah, dans le nord-est du pays, auquel ont pris part des personnalités religieuses venues de Soueida et de la côte syrienne.

Selon l’agence de presse syrienne Sana, cette source officielle non identifiée considère que la conférence d’Al-Hasakah porte un coup aux efforts de négociation en cours. Elle a souligné que le gouvernement syrien ne négociera avec aucune partie cherchant à rétablir l’ancien régime sous quelque forme que ce soit.

Par ailleurs, la source a appelé les médiateurs internationaux à déplacer toutes les négociations à Damas, reconnue comme l’autorité légitime et nationale pour le dialogue entre Syriens.

Évitement de l’accord

Le gouvernement syrien a fermement condamné l’accueil d’individus qualifiés « de séparatistes et impliqués dans des actes hostiles », dénonçant une violation manifeste de l’accord du 10 mars. Il considère cet accueil comme une tentative de provoquer des interventions étrangères et de réimposer des sanctions, un acte dont les FDS porteront les conséquences légales, politiques et historiques.

La source a insisté sur le fait que la conférence à Al-Hasakah ne constitue pas un cadre national unificateur, mais plutôt une coalition fragile comprenant des parties affectées par la victoire du peuple syrien et la chute de l’ancien régime.

Selon les autorités syriennes, cette réunion est un échappatoire à la mise en œuvre des conditions du cessez-le-feu et de l’intégration des institutions, tout en servant de prétexte à des politiques de changement démographique systématique contre les Arabes syriens, orchestrées par ce qu’elles qualifient de « courants kurdes extrémistes ».

Vision de l’État syrien

La source gouvernementale a précisé que la forme de l’État syrien ne peut pas être décidée par des arrangements sectaires, mais doit se faire par une constitution définitive adoptée via un référendum populaire, garantissant la participation équitable de tous les citoyens.

Le gouvernement considère que la conférence viole les engagements déjà entrepris, en particulier la création d’une instance de justice transitionnelle et le lancement du dialogue national initié en février dernier. Le congrès aurait également proposé des idées contraires à l’accord du 10 mars, notamment la création d’une nouvelle armée nationale, la révision de la déclaration constitutionnelle, ou la modification des divisions administratives.

Or, l’accord stipule clairement l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est syrien dans les structures de l’État, avec une garantie des droits basée sur la compétence et non l’appartenance.

Cadre national

Le gouvernement syrien affirme que les groupes religieux et ethniques ont pleinement le droit d’exprimer leurs visions politiques, d’organiser des réunions et de fonder des partis dans les cadres légaux nationaux.

Cependant, cela doit se faire de manière pacifique, sans recours aux armes contre l’État ni imposition de leur vision sur la structure de l’État syrien.

Le gouvernement soutient le droit des citoyens à se rassembler pacifiquement et à mener un dialogue constructif, que ce soit au niveau local ou national, à condition que cela s’inscrive dans un projet national unificateur respectant l’unité territoriale, populaire et souveraine de la Syrie.

Conférence d'unité des composantes à Al-Hasakah, nord de la Syrie - Agence North News

Des personnalités religieuses et tribales ont participé vendredi à la conférence d’Al-Hasakah (photo d’archives)

Conférence « Unité de la position »

Le vendredi précédent, à Al-Hasakah, s’est tenue la conférence intitulée « Unité de la position des composantes du nord-est syrien », organisée par les FDS avec la participation de personnalités religieuses et tribales. Parmi elles figuraient le cheikh suprême de la communauté druze à Soueida, Hukmat al-Hajri, et le président du Conseil islamique alaouite suprême en Syrie, Ghazal Ghazal, tous deux intervenant par vidéo.

Le communiqué final a appelé à l’élaboration d’une nouvelle constitution démocratique établissant un régime décentralisé prenant en compte les particularités culturelles et religieuses de la Syrie. Il a également demandé une gestion décentralisée.

Le 10 mars dernier, le président syrien Bachar al-Assad et le commandant des FDS, Mazloum Abdi, avaient signé un accord instaurant un cessez-le-feu sur tout le territoire syrien, tout en reconnaissant la communauté kurde comme une partie intégrante de l’État avec des droits civils et constitutionnels garantis.

Le 25 juillet, le ministère syrien des Affaires étrangères avait annoncé la tenue prochaine à Paris d’une série de consultations entre Damas et les FDS, visant à achever la mise en œuvre complète de cet accord.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/8/9/%d8%b9%d8%a7%d8%ac%d9%84-%d8%b3%d8%a7%d9%86%d8%a7-%d8%b9%d9%86-%d9%85%d8%b5%d8%af%d8%b1-%d8%ad%d9%83%d9%88%d9%85%d9%8a-%d8%b3%d9%88%d8%b1%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%a4%d8%aa%d9%85%d8%b1

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