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Syrie : Débuts de la nouvelle administration face aux défis extérieurs

by Sara
Syrie, Turquie

Syrie : Débuts de la nouvelle administration face aux défis extérieurs

Les derniers jours ont vu une intensification du mouvement politique régional et international concernant la situation en Syrie, suite à la fuite de Bachar el-Assad le 8 décembre et à la chute de son régime. Plusieurs délégations internationales se sont rendues à Damas pour établir des relations avec la nouvelle administration du pays et aborder divers sujets liés à la gouvernance, aux relations avec les pays voisins et à la sécurité.

Le positionnement turc

La Turquie a été l’un des premiers pays à dialoguer directement avec les nouvelles autorités en envoyant à Damas une délégation comprenant le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan et le chef des services de renseignement Ibrahim Kalin. Ils ont rencontré le général Ahmed al-Charaa, qui a conduit Kalin à la mosquée des Omeyyades.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan avait promis en septembre 2012 de prier dans cette mosquée. Cela pourrait être un signe que la voie est ouverte pour qu’il réalise cette promesse prochainement.

La classe politique turque considère la situation en Syrie comme une question nationale, en raison de la frontière commune de 950 kilomètres et des liens historiques et culturels entre les deux pays. Ankara s’inquiète également de la formation éventuelle d’une entité séparatiste dans les zones à l’est de l’Euphrate, contrôlées par le Parti de l’union démocratique kurde et ses ramifications.

Les priorités turques dans ses relations avec la nouvelle administration syrienne incluent l’exigence de former un gouvernement inclusif qui ne marginalise pas les entités politiques proches de la Turquie et les factions soutenues par Ankara.

Mobilisation régionale et internationale

La Commission ministérielle arabe de contact, regroupant la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Liban, l’Égypte, ainsi que le Secrétaire général de la Ligue arabe, a organisé des réunions à Aqaba le 14 décembre. Ces réunions ont rassemblé les ministres des Affaires étrangères du Qatar, des Émirats, de Bahreïn, de Turquie, ainsi que des représentants d’Allemagne, de France, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Un communiqué a été publié, insistant sur la nécessité d’un processus de transition politique inclusif dirigé par les Syriens, conforme aux principes du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la résolution 2254.

Pressions et exigences

Les responsables occidentaux ont posé des conditions sur la nécessité d’impliquer tous les segments de la société syrienne dans le processus de gouvernance. Cela inclut le respect des droits des minorités et la garantie que la Syrie ne devienne pas un sanctuaire pour les organisations terroristes. Le relèvement des sanctions occidentales est lié à des progrès tangibles dans ces domaines.

Le rôle des États-Unis est également crucial, révélant leur volonté de ne pas manquer les opportunités qui se présentent en Syrie après la chute du régime d’Assad.

Les espoirs des Syriens

Les Syriens aspirent à se libérer non seulement du régime d’Assad mais aussi des influences extérieures, afin de bâtir une nouvelle république où ils ne seront pas exclus des équations politiques. La nouvelle autorité doit naviguer prudemment, équilibrant les pressions extérieures avec le soutien intérieur pour renforcer sa légitimité.

Il est impératif que les nouvelles autorités répondent aux attentes des Syriens tout en respectant les droits de toutes les communautés présentes en Syrie.

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