Table of Contents
Tchad: Entre ambition démocratique et transition pacifique
La République du Tchad, située au cœur de l’Afrique, a connu des turbulences politiques et des troubles sécuritaires pendant plus de 63 ans, sans aucune transition pacifique du pouvoir ou réelle démocratisation. Le pays a été le théâtre d’événements politiques tumultueux au cours des six dernières décennies.
Le Tchad a connu un tournant dans son parcours politique le 11 avril 2021, avec la tenue des élections présidentielles. Le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trois décennies, semblait sur le point de remporter une sixième présidence écrasante, obtenant 80% des voix selon les résultats officiels.
Ici, une image du regretté président tchadien, Idriss Déby, décédé le 20 avril 2021 lors de combats contre les rebelles.
Une nouvelle ère
Déby, arrivé au pouvoir par un coup d’État, s’est rendu sur le front pour soutenir ses troupes contre les rebelles, un acte de bravoure qui lui a coûté la vie lors des affrontements. Cependant, les circonstances exactes de sa mort restent entourées de mystère, alimentant les spéculations sur un possible assassinat orchestré par son entourage.
Cet événement a marqué le début d’une nouvelle ère de troubles au Tchad, suscitant des interrogations sur l’avenir du pays et son parcours vers la stabilité et la démocratie.
Points faibles
Sur le plan économique, malgré la supervision par Déby du début de la production pétrolière en 2003, le Tchad est resté économiquement en retard. Ses critiques incluent notamment son manque de renforcement des institutions, conduisant à des violations constitutionnelles posthumes. Cette situation s’est matérialisée par la transmission du pouvoir à son fils, révélant l’échec de la construction d’un État institutionnel malgré ses trois décennies de règne.
Tensions nouvelles
Cependant, malgré les efforts de pacification, le pays a connu de nouvelles tensions le 20 octobre 2022, avec des manifestations contre la prolongation de la transition politique. L’armée a réprimé violemment ces protestations, entraînant la mort d’environ 300 personnes et l’arrestation de centaines d’autres.
Un référendum en décembre 2023, critiqué par la société civile et les leaders de l’opposition pour des irrégularités, a abouti à l’adoption d’une nouvelle constitution permettant la participation du conseil militaire aux prochaines élections prévues en novembre 2024.
Une image de l’ancien rebelle tchadien Yaya Dillo Djerou, décédé le 28 février 2024.
Transition inattendue
Un autre tournant politique majeur a eu lieu avec la nomination de Sokséh Masra, chef de l’opposition, au poste de Premier ministre le 1er janvier 2024, marquant une avancée vers l’unité face aux défis actuels.
Cependant, la politique tchadienne a été secouée par l’assassinat de Yahya Dillo Djérou, figure de l’opposition, le 28 février 2024, soulevant des tensions supplémentaires avant les élections présidentielles à venir.