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Vasyl Vyrozub, recteur de la cathédrale de la Sainte-Trinité à Odessa, partage un témoignage bouleversant sur les tortures, violences sexuelles et humiliations qu’il a subies dans une prison russe en 2022. Trois ans après sa libération, il revient sur cette période de captivité, dévoilant les conditions inhumaines et la cruauté dont il a été victime.
Des conditions de détention inhumaines dans une prison russe
Le père Vasyl décrit avec précision la petite cellule où il fut enfermé : un sous-sol glacial, aux murs recouverts de caoutchouc, sans fenêtre ni ventilation. Le sol était souillé d’urine et d’excréments, dégageant une odeur nauséabonde provoquant des vomissements. Pendant trois jours, du 30 mars au 2 avril 2022, il est resté entièrement nu, sans eau ni nourriture. « Au début, tu restes debout pendant des heures, en essayant de réchauffer avec tes pieds le seul endroit sec », raconte-t-il. Le deuxième jour, l’épuisement le pousse à s’agenouiller, il s’endort, perd conscience et tombe dans ses urines avant d’être emmené pour subir de nouvelles tortures.
Un témoignage poignant sur la cruauté et la déshumanisation
À 54 ans, Vasyl Vyrozub, aux cheveux désormais gris et coupe soignée, a passé soixante-huit jours en captivité dans le centre de détention provisoire numéro 2 de Stary Oskol, dans la région russe de Belgorod. Debout dans son église entouré d’icônes, il relate sans détour les pires moments vécus. « À un moment donné, j’ai pensé que c’était la fin. Que je ne supporterais plus ces tortures », confie-t-il avec émotion.
Autrefois, il portait ses cheveux longs en queue-de-cheval, mais ils lui ont été rasés en prison. « En captivité, on m’a dit : “Tu n’as plus de nom, plus de prénom, et ton Dieu n’existe plus.” » Cette phrase illustre la volonté de ses geôliers de briser son identité et sa foi.
Le père Vasyl Vyrozub à la cathédrale de la Sainte-Trinité d’Odessa, le 5 mai 2025

Crédit photo : Igor Ishchuk / Libération