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Un ancien prisonnier syrien, Jalal al-Hajj Ali, a partagé son témoignage sur les horreurs qu’il a vécues dans les prisons du régime de Bachar al-Assad, révélant les souffrances endurées et le désespoir des familles des disparus en Syrie.
Des souvenirs douloureux
Jalal a été arrêté en 2016, à l’âge de 20 ans, et a passé huit mois dans la Branche 235, une des pires prisons de Damas, dépendant du renseignement militaire. Sa famille a dû rassembler 32 000 euros pour le libérer, une somme qu’il décrit comme le prix de sa vie. Il confie : « Mes amis, qui n’avaient pas d’argent, on les a perdus… Chaque fois que j’y pense, j’ai les larmes aux yeux. »
Les marques de la torture
Lors de son incarcération, Jalal a subi des tortures inhumaines. « On m’a planté des clous dans les doigts, on m’a arraché les ongles. On m’a battu avec des câbles électriques. » Il montre sa main gauche, où il lui manque deux doigts, récit d’une douleur physique et psychologique qui le poursuit encore aujourd’hui. Jalal affirme : « J’ai toujours les marques. Parmi les prisonniers, je faisais partie des privilégiés. »
Un cri de désespoir
Jalal exprime son souhait de retrouver ses amis disparus, notamment Samir, un proche dont la mère l’attend encore. « Sa mère m’a appelé et m’a dit : ‘ramène-le nous !’ Mais j’ai cherché partout, je n’ai plus d’espoir. » Le poids de cette quête le ronge, et il ressent une culpabilité écrasante face à ceux qui n’ont pas eu la chance de s’échapper.
Appel à la justice
Dans un élan de colère, Jalal veut que justice soit faite pour les victimes du régime. « Le jour du procès, je voudrais être là, pour représenter tous ceux qui ont été détenus ou tués. » Il rêve d’un monde où les responsables de ces atrocités répondent de leurs actes, et il envisage même un procès où Bachar al-Assad subirait la même torture qu’il a infligée. « Une torture lente et puis la mort. » Pour Jalal, cette recherche de justice est primordiale pour sa survie émotionnelle.
Un avenir incertain
Comme de nombreux Syriens, Jalal continue de chercher des réponses sur le sort de ses proches disparus. Cette quête, dit-il, « va m’aider à survivre. » Son récit met en lumière les horreurs des prisons de Bachar al-Assad et souligne l’urgence d’agir pour les droits de l’homme en Syrie.