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Des tensions se sont intensifiées à Istanbul suite à la publication d’une caricature du Prophète Mohammed dans un magazine satirique, déclenchant des violences et des arrestations.
Violences et intervention policière
Lundi, des affrontements ont éclaté à Istanbul alors que des centaines de manifestants s’en prenaient à un bar fréquenté par des employés du magazine LeMan, suite à des allégations concernant la publication d’une caricature du Prophète Mohammed. La police a dû intervenir en utilisant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère.
Les arrests et les accusations
Le procureur en chef d’Istanbul a ordonné l’arrestation des rédacteurs du magazine LeMan, les accusant d’avoir publié une caricature qui « insulte publiquement les valeurs religieuses ». Un communiqué du bureau du procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête et la délivrance de mandats d’arrêt contre les personnes concernées.
Défense de la caricature
Tuncay Akgun, le rédacteur en chef du magazine, a déclaré que l’image avait été mal interprétée et qu’elle ne représentait pas le Prophète Mohammed. Selon lui, le nom « Mohammed » dans la caricature était en réalité une référence à un musulman fictif tué lors de bombardements en Israël, précisant que plus de 200 millions de personnes dans le monde islamique portent ce nom.
Réactions officielles
Dans des déclarations sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé l’arrestation du dessinateur, du rédacteur en chef et du graphiste du magazine. Des mandats d’arrêt ont également été émis pour d’autres responsables du magazine. Akgun a qualifié cette attaque légale contre LeMan, un bastion satirique de l’opposition, de « choquante mais pas surprenante ». Il a exprimé son inquiétude quant aux similitudes avec les événements tragiques entourant Charlie Hebdo.
Une provocation systématique
Le ministre de la Justice, Yilmaz Tunc, a indiqué qu’une enquête avait été ouverte pour « insulte publique aux valeurs religieuses ». Il a affirmé que le manque de respect envers les croyances ne pouvait être toléré et que toute représentation de ce type nuisait à la paix sociale. Le gouverneur d’Istanbul, Davut Gul, a également condamné ces agissements, affirmant qu’ils cherchaient à provoquer la société en attaquant des valeurs sacrées.