Table of Contents
Au terme de deux jours d’opérations, la Chine a annoncé mercredi 2 avril avoir *« atteint tous ses objectifs »* dans le cadre de grandes manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan.
Exercices militaires intensifiés
Au lendemain d’importantes manœuvres simulant un blocus de Taïwan qu’elle revendique, Pékin a lancé mercredi une nouvelle opération sous le nom de code « Tonnerre dans le détroit-2025A ». Cette opération visait à tester les capacités des troupes en matière de *« contrôle des zones »* et de *« blocus »*, selon Shi Yi, porte-parole du commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise. Les exercices comprenaient des *« tirs réels à longue portée »* et des simulations de *« frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques-clés »*.
Mobilisation de l’armée chinoise
Mardi, la Chine avait mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes autour de l’île de Taïwan, entraînant l’envoi d’avions et de navires par Taipei ainsi que le déploiement de ses systèmes de missiles. Le ministère de la Défense taïwanais a signalé avoir détecté, entre mardi (6 h 08) et mercredi (5 h 30), 27 avions chinois et 21 navires de guerre, dont le porte-avions *Shandong*.
Ce nombre de navires de guerre détectés en une seule journée est le plus élevé depuis près d’un an, tandis que le nombre d’avions est le plus grand depuis octobre 2024. Ces exercices, non annoncés, surviennent peu après une visite en Asie du secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, qui a affirmé que Washington garantirait la *« dissuasion »* dans le détroit de Taïwan.
Tensions géopolitiques croissantes
Le détroit de Taïwan, zone de passage-clé pour le transport maritime mondial, est un point de tension majeur entre grandes puissances, notamment la Chine et les États-Unis. La Chine a multiplié les exercices à grande échelle autour de Taïwan ces dernières années, déployant avions de chasse et navires de guerre pour appuyer sa revendication de souveraineté, une position rejetée par Taipei. Les analystes estiment que la Chine est plus susceptible de tenter un blocus de Taïwan que de lancer une invasion totale.
A Washington, le Département d’État a accusé la Chine de *« mettre en danger »* la sécurité régionale. La Maison Blanche a réitéré son opposition à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ou la coercition. Une porte-parole de la diplomatie de l’Union européenne a également appelé à la retenue et à éviter toute action susceptible d’aggraver les tensions.
Réactions à Taïwan
Le Parti communiste chinois n’a jamais gouverné Taïwan, mais n’exclut pas l’usage de la force pour en prendre le contrôle. Pékin est particulièrement hostile envers le président taïwanais, Lai Ching-te, qui affirme que Taïwan est *« déjà un pays indépendant »* et qualifie la Chine de *« force hostile étrangère »*. Mardi, l’armée chinoise a diffusé une vidéo montrant le dirigeant taïwanais représenté comme un insecte *« parasite »* brûlant sur un brasier.
Les revendications chinoises sur Taïwan remontent à 1949, lorsque les Républicains chinois se sont réfugiés sur l’île après leur défaite face à l’armée communiste. La Chine s’oppose fermement au soutien américain à Taipei, bien que les États-Unis aient maintenu une *« ambiguïté stratégique »* concernant leur intervention en cas d’attaque chinoise.