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Solidarité massive en Tunisie après la détention d’Ahmed Sowab
L’emprisonnement de l’avocat et ancien juge administratif Ahmed Sowab a suscité une vive colère dans les milieux des droits de l’homme, de la politique et au sein de la population tunisienne. Cette indignation s’est largement manifestée sur les réseaux sociaux à travers le pays.
De nombreuses manifestations ont envahi les rues de la capitale, rassemblant journalistes, hommes politiques et étudiants universitaires, tous réclamant la libération d’Ahmed Sowab.
Réactions politiques et craintes de dérives judiciaires
Ces protestations interviennent après des réactions indignées émanant des partis d’opposition et des organisations de la société civile, qui affichent leur solidarité avec l’avocat détenu. Elles expriment également leur crainte que le système judiciaire soit instrumentalisé pour faire taire les voix libres.
Malgré les appels continus des défenseurs des droits humains à la libération des prisonniers d’opinion, les autorités tunisiennes ont renforcé leur répression envers journalistes, hommes politiques, avocats et créateurs de contenu.
Critiques sévères contre le régime de Kaïs Saïed
- Le militant politique Jalel Ouerghi a dénoncé une « Tunisie en effervescence à cause des procès et des arrestations arbitraires croissantes contre les opposants ». Il a accusé Kaïs Saïed d’avoir « saboté la Tunisie et son image » et affirmé que « le pays mérite un régime plus noble et meilleur ».
- Azouz Ben Saleh a souligné que la mobilisation en faveur d’Ahmed Sowab rassemble pour la première fois, depuis le coup d’État de 2021, toutes les tendances de l’opposition dans une même marche.
- Karim Ben Abdallah a exprimé son optimisme quant à la nature et la portée de l’opposition actuelle, qu’il considère « bien plus large que celle du temps de Ben Ali », insistant sur le rôle central des jeunes Tunisiens dans tout changement.
- Le militant Omar Rahouma a quant à lui critiqué l’entourage de Kaïs Saïed, affirmant qu’il ne compte plus autour de lui que des flatteurs, tout en citant la participation du penseur Youssef Saddiq à la marche réclamant la libération d’Ahmed Sowab.
Manifestations et discours sur les réseaux sociaux
Plusieurs tweets d’activistes et personnalités politiques ont mis en lumière l’importance historique de l’arrestation d’Ahmed Sowab, la qualifiant de « moment clé dans l’histoire du pays » et d’« affrontement symbolique entre figures politiques ».
Ces messages insistent sur le fait que, malgré la faible proportion de manifestants dans la population totale, le mouvement opposé au régime est porté par une élite jeune, patiente et courageuse, prête à défendre le droit de manifester et la liberté d’expression sans limite.
Une hausse alarmante des détentions en Tunisie
Au titre de la loi 54 relative aux crimes de communication, plus de 60 personnes ont été jugées, tandis que trois journalistes restent incarcérés. Ces chiffres sont qualifiés de « terrifiants » par le rapport récent de l’Instance nationale de prévention de la torture.
Entre 2022 et 2024, le nombre de détenus en Tunisie a augmenté de 10 000. Bien qu’aucune statistique précise ne soit disponible concernant les prisonniers d’opinion et politiques, leurs effectifs sont estimés à plusieurs centaines selon leurs avocats.
La détention d’Ahmed Sowab, défenseur des prisonniers politiques, intervient dans un contexte où des peines de prison sans précédent, totalisant jusqu’à 66 ans, ont récemment été prononcées contre ces détenus.