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Les tensions entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires rivales, s’intensifient au Cachemire, alimentant des craintes d’escalade militaire majeure. Après une attaque sanglante ayant coûté la vie à 26 civils, les menaces de frappes militaires se multiplient, alors que les deux pays échangent des tirs le long de la Ligne de contrôle (LoC), frontière de facto dans cette région contestée.
Montée des tensions après l’attaque au Cachemire
Le mercredi 30 avril, le Pakistan a annoncé anticiper une frappe militaire indienne imminente, survenant sous 48 heures, suite au feu vert accordé par le Premier ministre indien Narendra Modi à une riposte contre l’attaque meurtrière à Pahalgam, au Cachemire sous contrôle indien. Malgré les appels internationaux à la désescalade, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a averti que « le Pakistan ne frappera pas le premier mais n’hésitera pas à répliquer avec force ». De son côté, le gouvernement indien a donné carte blanche à son armée pour planifier la réaction.
Cette montée des tensions fait suite à la mort de 26 civils lors d’une attaque jamais revendiquée, attribuée par New Delhi à Islamabad. Le Pakistan, pour sa part, réclame une « enquête neutre » et rejette les accusations, dénonçant un « soutien au terrorisme transfrontalier » de la part de l’Inde, exacerbé par leur rivalité historique née de la partition de 1947.
Échanges de tirs et menaces croissantes
Dans les jours qui ont suivi l’attaque, les relations diplomatiques se sont dégradées avec des sanctions, annulations de visas et rupture d’accords. Les soldats des deux pays échangent désormais des tirs le long de la LoC depuis six nuits consécutives, parfois à quelques dizaines de mètres. Malgré un échange téléphonique hebdomadaire entre les armées pour discuter des violations du cessez-le-feu, les deux camps s’accusent mutuellement d’être à l’origine des tirs.
Par ailleurs, Islamabad a déclaré avoir abattu deux drones de surveillance indiens ayant pénétré son espace aérien dans les dernières 24 heures. Aucun incident grave n’a été signalé, mais le ministre pakistanais de l’Information, Attaullah Tarar, a évoqué des renseignements crédibles selon lesquels l’Inde prépare une frappe militaire dans les prochaines 24 à 36 heures, utilisant l’attaque de Pahalgam comme prétexte. Il a prévenu qu’en cas d’agression, « une riposte décisive » sera engagée, mettant New Delhi en garde contre toute « conséquence grave » dans la région.
Directive de Narendra Modi et réactions locales
Selon des sources gouvernementales, Narendra Modi a donné libre cours à son état-major pour définir les cibles, le moment et la manière d’une riposte indienne. Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétude croissante, notamment dans les zones du Cachemire pakistanais proches de la LoC, où environ un million et demi d’habitants se réfugient dans des bunkers de fortune par précaution.
À Karachi, la bourse a chuté, les investisseurs redoutant une offensive militaire indienne. En parallèle, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a dénoncé les « provocations » de l’Inde et l’accusant de chercher à « escalader » la situation, lors d’un échange téléphonique avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Appels internationaux à la retenue
Face à la montée des hostilités, les États-Unis ont annoncé l’intention de Marco Rubio de contacter ses homologues indien et pakistanais pour les exhorter à « ne pas aggraver la situation ». De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les deux dirigeants à éviter la confrontation et les conséquences tragiques qu’elle pourrait entraîner.
La Chine, acteur régional majeur, a également appelé à la « retenue » afin de « maintenir la paix et la stabilité régionales », tandis que l’Arabie saoudite a indiqué être en contact avec les deux pays pour prévenir toute escalade.
Historique et contexte sécuritaire au Cachemire
En 2019, après une attaque meurtrière contre ses soldats, l’Inde avait mené un raid aérien au Pakistan, qui avait répliqué. Cette crise avait été rapidement désamorcée grâce à une médiation diplomatique américaine. Aujourd’hui encore, les forces de sécurité indiennes poursuivent une vaste opération de traque dans la région du Cachemire contrôlée par New Delhi, multipliant arrestations et interrogatoires pour retrouver les auteurs de l’attentat et leurs complices.