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Toronto se distingue par son développement actif de gratte-ciels ultra-hauts, avec neuf nouvelles tours de plus de 300 mètres en projet. Toutefois, cette expansion suscite un débat sur la pertinence de ces bâtiments dans le paysage urbain et leurs conséquences sur la communauté.
Des gratte-ciels qui redéfinissent le skyline
Actuellement, Toronto est en tête du Canada en matière de construction de tours ultra-hautes. Le Conseil des grands immeubles et de l’habitat urbain définit une telle tour comme un bâtiment de 300 mètres ou plus. Parmi les projets en cours, la Commerce Court 3 se profile comme la plus haute, culminant à 376,6 mètres. Suivie de près par la SkyTower à 346,7 mètres, ces constructions accueillent l’attention des urbanistes.
Isaac Work, coordinateur des données au Conseil, exprime son enthousiasme : « Le conseil est très enthousiaste à l’idée de voir ce niveau de développement à Toronto. La métropole dépasse la majorité des grosses villes dans sa construction d’immeubles de grande hauteur. »
Des voix critiques
Cependant, tous ne partagent pas cet optimisme. Lloyd Alter, écrivain et ancien architecte, critique ces constructions, les qualifiant de nuisances. « Ces tours ultra-hautes créent un grand désagrément, » souligne-t-il, ajoutant qu’elles nuisent au paysage urbain par leur empreinte au sol imposante et la turbulence des vents générés à leur base.
Alter met également en avant le coût des logements, certains se vendant à 1500 $ le pied carré, un prix inaccessibile pour une majorité de Torontois. Il estime que ces projets semblent davantage réservés à des investisseurs fortunés qu’à des résidents ordinaires.
Le besoin d’augmenter l’offre de logements
Anson Kwok, vice-président chez Pinnacle International, défend quant à lui la construction de ces tours, arguant qu’elles répondent à une nécessité d’augmentation de l’offre de logements. « Les gratte-ciels ultra-hauts font partie de la nouvelle génération de bâtiments à Toronto, » déclare-t-il. Selon lui, ces constructions permettent de maximiser l’espace dans une ville où l’infrastructure de transport en commun est déjà bien établie.
Des alternatives possibles
Pour plusieurs, la solution à la crise du logement ne réside pas uniquement dans des tours ultra-hautes. Alter plaide pour une révision des règlements de zonage pour favoriser la construction d’immeubles de taille moyenne. « Nous devons modifier notre zonage afin de pouvoir construire plus de logements là où nous ne pouvons pas le faire aujourd’hui, » affirme-t-il.
Cette vision est partagée par l’architecte Mitchell May, qui note que de nombreux résidents des quartiers résidentiels sont opposés à l’idée de constructions de grande hauteur, préférant des logements de taille moyenne pour dynamiser leurs communautés.
Vers une diversification de l’offre de logements
Kyle Knoeck, directeur du zonage pour la ville de Toronto, soutient que la ville nécessite une variété d’options de logement pour sa population diverse. « Les gratte-ciels ultra-hauts font partie du tissu urbain et ont un rôle à jouer dans l’avenir de la ville, » déclare-t-il.
Il mentionne également les efforts de la ville pour réformer les règlements de zonage afin d’autoriser plus de logements de moyenne et faible hauteur, en réponse à la demande croissante pour des logements abordables et diversifiés.