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Traité mondial contre la pollution plastique en impasse à Genève

by charles
Pollution plastique: quelques heures pour un impossible traité
France et international (184 pays concernés par les négociations)

Négociations sur le traité plastique à Genève
Debats sur le traité international contre la pollution plastique à Genève (AFP).

À Genève, les négociations pour un premier traité international visant à lutter contre la pollution plastique entrent dans une phase déterminante. Le texte de synthèse proposé a été massivement critiqué par de nombreuses délégations et ONG, et les tensions diplomatiques s’accentuent alors que l’échéance nocturne approche.

Contexte et chiffres clés

Depuis 2022, après une résolution des Nations unies, 184 pays participent aux discussions et tentent de forger un cadre juridiquement contraignant pour limiter la pollution, y compris en milieu marin. Le texte proposé par les organisateurs a été jugé « déséquilibré » et « inacceptable » par une large part des délégations et des ONG observatrices, et l’Inde est le seul grand pays à l’avoir accepté comme base de discussion, selon les échanges en séance.

Selon Cate Bonacini, de l’ONG suisse CIEL, il y a « toujours une chance de voir émerger un nouveau texte jeudi ». De son côté, la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a estimé qu’il était « possible d’écrire un texte d’une dizaine de pages plus équilibré » et la fin des négociations est prévue jeudi à minuit, avec une éventuelle prolongation dans la nuit si les diplomates y parviennent.

Sur le plan environnemental et sanitaire, la prise de conscience s’est accrue face à la pollution des océans et de la faune. Une coalition de centaines de scientifiques suit ces négociations et souligne que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 années précédentes, majoritairement des produits à usage unique et des emballages.

La production mondiale avoisine actuellement les 450 millions de tonnes par an et, selon l’OCDE, si rien n’est fait, elle pourrait presque tripler d’ici 2060. Or, moins de 10 % seulement est recyclé.

Le texte de synthèse présenté mercredi « ne faisait que s’assurer que rien n’allait changer », estime David Azoulay de CIEL. Il critique le fait que le texte « se rend aux Etats pétroliers et aux demandes de l’industrie avec des mesures faibles, non obligatoires », ce qui, selon lui, garantit une poursuite de la hausse de la production et des risques pour la santé humaine et l’environnement. Le délégué chilien a également dénoncé le fait que, dans ce cadre, tout serait relégué au niveau national et qu’il n’y aurait « aucun espace de coopération internationale pour lutter contre la pollution plastique ».

Ce qui est en jeu et réactions

Les discussions témoignent d’un équilibre fragile entre les ambitions environnementales et les intérêts industriels, notamment des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs qui réclament des mesures non obligatoires et un cadre peu coercitif.

En fin de séquence, les diplomates espèrent une base qui permette d’avancer, mais l’échec précédent à Busan (Corée du Sud, fin 2024) rappelle que le chemin reste semé d’obstacles. Des échanges se poursuivent dans l’objectif de parvenir à un texte commun avant la fin de la semaine.

La suite des négociations demeure incertaine et dépendra des concessions des parties et des mécanismes de coopération internationale pour lutter contre la pollution plastique.

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