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Trois ans de conflit au Soudan : un bilan humain et social alarmant
La guerre au Soudan, débutée il y a trois ans, continue de provoquer une crise humanitaire sans précédent. Le conflit a engendré le déplacement de 13 millions de personnes, dont 8,6 millions sont des déplacés internes et 3,8 millions des réfugiés à l’étranger. Dans un contexte où la famine s’étend, plus de 24 millions de Soudanais souffrent d’une faim aiguë.
Le début des hostilités remonte à la bataille de la résidence officielle du président du Conseil souverain et commandant des forces armées, Abdel Fattah al-Burhan. Depuis, le pays est plongé dans un chaos qui déchire le tissu social et fragilise les fondations mêmes de l’État.
Résilience et solidarité au cœur de la tourmente
Malgré la gravité de la situation, les Soudanais font preuve d’une remarquable capacité d’adaptation. Ils ont su créer des mécanismes de résistance et de solidarité, donnant ainsi naissance à des réseaux communautaires qui redéfinissent le sens de la survie collective. Ces initiatives locales, regroupées sous le nom de « Chambres d’urgence », ont même été proposées pour le Prix Nobel de la paix, témoignant de la force du tissu social face à la destruction.
Les médias internationaux et les organisations humanitaires alertent sur le manque d’attention mondiale accordée à ce conflit, pourtant marqué par des atrocités et une famine dévastatrice. Ils appellent à une mobilisation urgente, dénonçant la dégradation dramatique des droits humains et la déchirure profonde de la société soudanaise.
Effondrement des infrastructures et défis économiques
Sur le plan économique, la guerre a provoqué un effondrement massif des infrastructures. Le ministre soudanais des Finances, Jibril Ibrahim, a estimé les pertes en infrastructures, usines, entreprises et biens publics et privés à plusieurs milliards de dollars.
Avec des signes indiquant une possible fin du conflit, la question de la reconstruction se pose avec acuité. La Commission supérieure pour la reconstruction a élaboré un plan en trois phases :
- Une phase d’intervention humanitaire d’urgence et de soutien à la stabilité.
- Une période de transition visant à renforcer la capacité de la société.
- Une phase finale consacrée à la durabilité et à la consolidation des mécanismes empêchant le retour au conflit.
Cependant, une inquiétude majeure demeure : les citoyens, déjà lourdement affectés par la guerre, pourraient être contraints d’assumer le coût de la reconstruction.
Perspectives d’avenir : vers une intensification du conflit ?
Les experts militaires anticipent une escalade des affrontements durant la troisième année de guerre. Les forces armées se préparent à lancer des offensives contre les bastions des Forces de soutien rapide dans les régions du Darfour et du Kordofan.
Les dernières analyses des médias confirment que la guerre est loin d’être terminée. L’armée soudanaise cherche toujours à asseoir son contrôle sur le Darfour tout en affaiblissant la capacité de négociation des Forces de soutien rapide. Cette situation laisse présager une prolongation des souffrances pour la population soudanaise, sans horizon de paix à court terme.