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Aux États-Unis, une décision majeure dans la politique commerciale a été prise par le président Donald Trump, qui a signé, le 3 juin, un décret portant la surtaxe sur l’acier et l’aluminium de 25 % à 50 %. Entrée en vigueur le lendemain, cette hausse radicale des droits de douane intervient après une première augmentation de 25 % en mars, dans le cadre de la stratégie de protection industrielle du pays.
Une stratégie axée sur la sécurité nationale
Dans un contexte où la concurrence étrangère, notamment en provenance de la Chine, du Mexique, du Canada, ainsi que de l’Europe, est perçue comme une menace pour l’industrie locale, le président américain a justifié cette augmentation de la manière suivante : “Ces nouveaux droits de douane seront plus efficaces pour lutter contre l’excès de production bon marché provenant de pays étrangers qui nuit à la compétitivité des industries américaines” selon ses déclarations. Il évoque également la nécessité de relocaliser la production d’acier et d’aluminium pour renforcer la sécurité nationale et économique des États-Unis.
Une réponse qui irrite ses partenaires
Cette décision a rencontré une forte opposition sur le plan international. La Commission européenne, toujours en négociation avec Washington sur la question des droits de douane, a exprimé son “regret vif” et a souligné que ces mesures “sapaient les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée”. En cas d’échec des négociations, l’Union européenne envisagera de mettre en place en juillet des contre-mesures pour protéger ses industries.
Impact pour le Canada et l’Europe
Le Canada, grand fournisseur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, se trouve particulièrement touché par cette hausse brutale. Selon les chiffres fédéraux, 94 % de l’aluminium produit au Canada est exporté vers les États-Unis, représentant environ 7,74 milliards d’euros d’exportations. La dépendance économique du Canada envers le marché américain pourrait entraîner la perte de milliers d’emplois et fragiliser l’industrie nationale.
De leur côté, les Européens, qui voient également leur exportation d’aluminium moins compétitive, ont subi peu d’impact initial, car la surtaxe n’a pas concerné la région qui, en revanche, se retrouve face à des défis liés à la montée des coûts de production. Experts et acteurs économiques européens s’inquiètent des conséquences pour leur filière, déjà confrontée à de nouveaux normes environnementales et à la hausse des prix de l’énergie.
Perspectives et réactions
Face à cette escalade protectionniste, certains observateurs espèrent que la pression internationale conduira à un recul de Donald Trump. Au Canada, des représentants gouvernementaux évoquent la possibilité d’imposer des droits réciproques pour contrer cette politique, notamment un tarif de 25 % sur les importations américaines. Selon Bastien Drut, de CPR Asset Management, ces mesures ont peu d’impact sur l’économie européenne, mais elles fragilisent cependant la filière, en particulier pour celle qui dépend fortement du marché américain.
Les tensions commerciales risquent donc de perdurer, alimentant les préoccupations quant à la stabilité des échanges mondiaux et à l’avenir de l’industrie de l’acier et de l’aluminium dans plusieurs régions.