Home ActualitéTrump et le paracétamol lié à l’autisme: les doutes persistent

Trump et le paracétamol lié à l’autisme: les doutes persistent

by charles
États-Unis

Donald Trump a pris la parole lundi pour lier le paracétamol à l’autisme lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, un argument largement contesté par la communauté scientifique. Plusieurs articles reprennent ses propos et rappellent que le risque évoqué par le président n’est pas établi. Face à ces déclarations, des experts insistent sur la complexité de l’autisme et sur l’absence de consensus sur un lien entre médicament et diagnostic.

Propos de Trump et lien potentiel entre le paracétamol et l’autisme

Lors de la conférence, il a déclaré: « N’en prenez pas » et « n’en donnez pas à votre bébé », a insisté le président américain lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche dédiée à l’autisme, l’un de ses grands sujets de préoccupation. « Selon une rumeur – et j’ignore si c’est le cas – ils n’ont pas de paracétamol à Cuba car ils n’ont pas de quoi s’offrir de paracétamol. Eh bien ils n’ont quasiment pas d’autisme », a-t-il encore lancé.

Trump lors d'une conférence sur l'autisme à la Maison Blanche
Trump s’exprimant sur l’autisme à la Maison Blanche.

Réactions des experts et contexte scientifique

Les propos du président ont été condamnés comme dangereux et truffés de fausses informations, selon Arthur Caplan, professeur au NYU Langone Medical Center: « dangereux » et truffés « de fausses informations », condamne auprès de l’AFP. « J’ai peur que les femmes enceintes se sentent coupables d’avoir pris du paracétamol. Elles vont avoir l’impression d’avoir laissé tombé leur bébé », pointe-t-il.

Toutefois, selon des experts, ce risque n’est pas établi. Si des études ont pointé une potentielle implication, d’autres ont au contraire écarté toute causalité. L’allégation serait issue d’une mauvaise analyse des travaux déjà publiés, selon David Mandell, professeur en psychiatrie à l’université de Pennsylvanie.

« On sait que la fièvre (…) peut augmenter le risque de retard et de troubles du développement neurologique », précise-t-il. « Il faut donc être très prudent lorsqu’on essaie de déterminer lequel de ces deux facteurs est responsable de l’augmentation du risque d’autisme. » Ce trouble, qui est complexe et au spectre large, est étudié depuis des décennies, mais l’administration Trump avait promis en début d’année de révéler en un temps record les causes de ce qu’elle qualifie d’« épidémie d’autisme ».

Si les cas d’autisme ont augmenté ces dernières décennies aux Etats-Unis, nombre de scientifiques rejettent l’existence d’une épidémie, mettant en exergue les améliorations des diagnostics. Et concernant son origine, les scientifiques ont montré que la génétique jouait un rôle important. Certains facteurs environnementaux ont également été mis en avant, comme la neuro-inflammation ou la prise de certains médicaments comme l’anti-épileptique dépakine durant la grossesse.

Mais pas les vaccins. Lundi, le président a pourtant longuement évoqué le sujet, appelant à modifier le calendrier vaccinal des enfants et assurant que les personnes qui ne se faisaient pas vacciner et ne prenaient pas de médicaments n’avaient pas d’autisme. « Nous examinons de près la question des vaccins », a abondé son ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, en accusant la recherche sur le sujet d’avoir été « activement étouffée par le passé ». Le ministre, qui relaye cette thèse infondée depuis des décennies, a entrepris depuis son arrivée au pouvoir une profonde refonte de la politique vaccinale américaine et a nommé à la tête des travaux sur l’autisme un chercheur discrédité et convaincu d’un tel lien.

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