La controverse autour de la lutte anticorruption en Ukraine continue d’alimenter le débat international, alors que le président Volodymyr Zelensky a récemment tenté de réimposer l’indépendance des agences anticorruption, suscitant l’ire de la société civile et des partenaires européens. Lors d’un échange avec le président français Emmanuel Macron, dimanche, les deux dirigeants ont réaffirmé l’importance capitale de préserver des institutions indépendantes pour assurer la crédibilité démocratique du pays.
Une loi contestée ébranle la confiance
Le 25 juillet 2025, le Parlement ukrainien a adopté une loi modifiant le fonctionnement de deux organismes clés de lutte contre la corruption, en les plaçant sous l’autorité directe du procureur général, subordonné à l’exécutif, ce qui a été perçu comme une remise en question de leur indépendance. Rapidement, cette initiative a provoqué un tollé au sein de la société civile, avec des milliers de manifestants à Kiev, dénonçant une menace pour l’État de droit.
Face à cette controverse, Zelensky a marqué un tournant en proposant un nouveau projet de loi visant à rétablir l’indépendance des institutions concernées. Ce geste, salué par l’Union européenne, témoigne de la volonté du président ukrainien d’accéder aux critères de l’État de droit pour continuer sa progression vers l’intégration européenne.
Les enjeux pour la démocratie ukrainienne
La question de l’indépendance des organes anticorruption se trouve au cœur du processus de réforme démocratique en Ukraine, confrontée à une guerre qui s’éternise et à une pression accrue de la part de ses partenaires européens. Lors de leur conversation, Macron a souligné que « l’Ukraine, malgré le conflit, reste une démocratie vibrante » et qu’elle doit continuer à lutter contre la corruption de manière efficace et indépendante.
« Nous voulons une Ukraine libre, forte de ses institutions, capable de lutter efficacement contre la corruption », a affirmé Emmanuel Macron sur X.
De son côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a également insisté sur la nécessité de préserver ces organes essentiels, déclarant que l’Ukraine peut compter sur le soutien européen pour poursuivre son chemin vers l’Union, condition essentielle à la stabilité et la crédibilité démocratique du pays.
Malgré les avancées, la fragilité du contexte politique ukrainien reste palpable, alors que la réforme de la lutte contre la corruption demeure un enjeu stratégique pour l’avenir européen de l’Ukraine et la consolidation de la démocratie face aux défis de la guerre et des pressions internes.