Table of Contents
Un chef-d’œuvre inestimable, une possible implication des services secrets d’une dictature communiste et une mort mystérieuse se conjuguent dans l’histoire fascinante de la réapparition aux Pays-Bas d’un tableau d’un maître flamand, cinquante ans après sa disparition en Pologne. La police néerlandaise a annoncé avoir résolu l’affaire de cette œuvre, peinte par Pieter Brueghel le Jeune au XVIIe siècle.
Détails du tableau retrouvé
Le tableau, intitulé Femme portant des braises, a été réalisé vers 1626. Il représente une paysanne tenant des pinces avec des braises fumantes d’un côté et un chaudron d’eau de l’autre, illustrant un vieux proverbe néerlandais : « Ne croyez jamais une personne qui porte de l’eau dans une main et du feu dans l’autre. » Sa valeur marchande reste inconnue, mais les œuvres de Brueghel le Jeune se négocient généralement à plusieurs millions d’euros.
Découverte du vol
La disparition de ce petit tableau rond a été constatée le 24 avril 1974 lorsqu’un employé du Musée national de Gdansk a découvert qu’une reproduction découpée dans un magazine avait remplacé l’œuvre originale. Mariusz Pilus, expert en art polonais, a relaté cet incident dans Arts Sherlock en 2019.
La mort suspecte d’un douanier
Quelques jours après la découverte du vol, un douanier polonais, ayant signalé l’exportation illégale d’œuvres d’art, a été retrouvé mort, immolé par le feu, avant son interrogatoire par la police. Cela a soulevé des suspicions d’assassinat.
Les enquêtes sur la mort du douanier et la disparition du tableau ont été rapidement closes. Une tentative de réouverture de l’affaire en 2008 par une équipe de la police polonaise spécialisée n’a pas abouti. Le tableau semblait perdu à jamais jusqu’à sa réapparition spectaculaire.
Un nouvel indice en 2024
En 2024, des journalistes du magazine néerlandais Vind ont repéré le tableau lors d’une exposition aux Pays-Bas. Bien que l’œuvre prêtée au musée de Gouda par un collectionneur privé ne fût pas immédiatement reconnue, elle a attiré l’attention d’Arthur Brand, surnommé « l’Indiana Jones du monde de l’art ». Avec le soutien de la police néerlandaise, il a entrepris d’identifier le tableau, qui avait été déplacé dans un musée à Venlo.
Des preuves solides
Après avoir vérifié les informations au dos du tableau, Richard Bronswijk, chef de l’unité de lutte contre la criminalité dans le domaine de l’art au sein de la police néerlandaise, a confirmé : « Nous sommes sûrs à 100 % qu’il s’agit du tableau qui a disparu du Musée national de Gdansk en 1974. »
Enquête en cours
La police néerlandaise enquête sur la manière dont le tableau a fini dans une collection privée. Selon le quotidien belge Het Nieuwsblad, le propriétaire anonyme a affirmé que son père avait acheté l’œuvre à un galeriste.
Quant à la disparition du tableau, le mystère demeure entier. Arthur Brand a déclaré : « Seul un service secret était capable de commettre un tel vol et de vendre ce genre de travail à l’étranger pendant la période communiste… »
Retour aux origines
La police néerlandaise a informé les autorités polonaises, qui ont annoncé qu’elles prenaient toutes les mesures nécessaires pour restituer l’œuvre à sa collection d’origine. Actuellement, le tableau est sous clef dans un musée du Limbourg, aux Pays-Bas, en attendant que les procédures nécessaires soient complétées.
Ingmar Reesing, conservateur des arts du musée de Gouda, a exprimé sa surprise face à l’histoire du tableau, se réjouissant de sa redécouverte après tant d’années.