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La sonde soviétique Kosmos 482, lancée en 1972 dans le cadre d’une mission vers Vénus, est sur le point de retomber sur Terre dans les prochains jours. Cette retombée atmosphérique suscite l’attention des scientifiques et du public, notamment en raison d’un risque faible mais non négligeable de dommages matériels, voire, à très faible probabilité, de blessures.
Une retombée imminente aux emplacements encore incertains
Selon la NASA, Kosmos 482 devrait réapparaître dans l’atmosphère terrestre entre vendredi et dimanche, mais l’heure précise et le lieu exact de sa rentrée restent inconnus. Au mardi précédant l’événement, la zone possible de retombée s’étend entre 52 degrés de latitude nord et 52 degrés de latitude sud, couvrant ainsi l’ensemble de l’Afrique, de l’Amérique du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, ainsi que la majeure partie de l’Europe, de l’Asie et même des États-Unis continentaux.
Les experts estiment qu’il ne faut pas s’alarmer outre mesure, mais ils n’excluent pas totalement la possibilité que la sonde puisse heurter un objet ou une personne. L’astronome Jonathan McDowell du Centre d’astrophysique Harvard & Smithsonian explique : « Il existe une probabilité non négligeable que la sonde endommage des biens, et une petite chance — environ une sur plusieurs milliers — qu’elle puisse blesser quelqu’un. »
La NASA précise que l’incertitude quant à la trajectoire restera importante jusqu’au moment de la rentrée atmosphérique.
Résistance à la chaleur intense lors de la rentrée
Conçue pour résister à l’entrée dans l’atmosphère vénusienne, la sonde Kosmos 482 pourrait survivre partiellement à la rentrée dans l’atmosphère terrestre, voire atteindre la surface intacte. La planète Vénus, bien que plus éloignée du Soleil que Mercure, est la plus chaude du système solaire avec une température moyenne à sa surface d’environ 465 °C.
À titre de comparaison, le futur vaisseau Orion, lors de son retour de la Lune, subira des températures avoisinant les 2 760 °C, du fait de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre à près de 40 000 km/h. Ces températures extrêmes expliquent pourquoi la majorité des débris spatiaux se consument en entrant dans l’atmosphère.
Un objet autrefois plus volumineux, fragmenté dans l’espace
Chaque année, des centaines d’objets issus de débris spatiaux traversent l’atmosphère terrestre. Parmi eux, au moins trois vieux satellites ou parties de fusées retombent chaque jour. La plupart de ces débris ne causent pas de dommages car ils tombent dans les océans, qui couvrent 70 % de la surface terrestre.
La sonde Kosmos 482 n’a jamais quitté l’orbite terrestre basse après un dysfonctionnement lors de son lancement. Pesant environ 450 kilogrammes, elle s’est fragmentée en quatre morceaux suite à l’anomalie de son lanceur. Deux fragments sont déjà retombés, tandis que la sonde principale équipée d’un parachute — visible sur certaines images récentes — et un autre fragment ont été propulsés vers une orbite plus haute.
Selon la NASA, un problème moteur a empêché la sonde d’atteindre la vitesse nécessaire pour s’échapper vers Vénus, la condamnant à rester sur une orbite elliptique autour de la Terre.
Le contexte scientifique des missions vénusiennes soviétiques et modernes
Le lancement de Kosmos 482 intervient à la fin de la course à l’espace. La série Kosmos comptait plusieurs missions depuis une décennie avant cet échec. La sonde était une consœur de la mission réussie Venera 7, la première sonde à transmettre des données depuis la surface de Vénus.
Depuis, de nombreuses autres missions ont exploré Vénus, et la NASA prépare plusieurs expéditions dans les années à venir, comme DAVINCI, VERITAS et EnVision. Ces deux premières seront les premières sondes américaines à étudier Vénus depuis les années 1990.