Le secrétaire général adjoint de l’Union nationale des journalistes au Royaume-Uni, Shems Douli, a déclaré que la cible israélienne contre les journalistes à Gaza constitue une véritable guerre contre la vérité. Lors d’une intervention pour Al Jazeera, il a souligné que cette attaque systématique vise à empêcher le monde de voir les massacres quotidiens dans ce territoire assiégé et à bloquer l’accès de la vérité à l’opinion publique mondiale.
Il a ajouté que l’interdiction faite aux médias internationaux d’entrer à Gaza s’inscrit dans une stratégie israélienne globale destinée à éliminer toute couverture médiatique. L’Union, qui réclame depuis longtemps la possibilité pour les médias internationaux d’accéder à Gaza pour documenter les événements, considère cette interdiction comme une tentative délibérée de dissimuler la réalité.
Shems Douli a également révélé que les critiques de l’Union internationale des journalistes à l’égard du gouvernement israélien pour ses actions contre les journalistes ne datent pas d’hier, mais remontent à une période antérieure aux attaques du 7 octobre 2023. Il a affirmé que le gouvernement israélien porte l’entière responsabilité de ces actes, qui constituent une violation flagrante de la Charte des droits de l’homme, car les journalistes, en tant que civils en temps de guerre, doivent bénéficier d’une protection totale selon le droit international.
Cette cible permanente met en lumière l’urgence d’une intervention internationale afin de stopper ces violations. Toutefois, Douli précise que les simples condamnations internationales ne suffisent pas pour mettre fin à ces crimes. En tant qu’organisation professionnelle, l’Union internationale des journalistes ne dispose pas des moyens nécessaires pour contrer ces attaques.
Appel à l’action internationale
L’importance d’une mobilisation des États membres des Nations unies capables d’influencer les décisions israéliennes est cruciale. Un appel est lancé pour une enquête internationale urgente sur les attaques perpétrées contre la presse et les journalistes dans ce conflit. Cette situation exige également des discussions sérieuses avec le gouvernement israélien afin d’établir des conditions claires garantissant un travail libre et sécurisé des médias internationaux sans obstacles ni menaces.
Douli insiste sur le fait que l’impunité encouragée dans ce contexte est un problème mondial, pas seulement local. De nombreux régimes ont historiquement ciblé les journalistes sans être tenus responsables, mais les récents développements à Gaza constituent un cri d’alarme pour une intervention sérieuse et efficace à l’échelle mondiale.
Dans ce cadre, les pays ayant une influence majeure sur Israël, notamment les États-Unis, ont une responsabilité particulière pour mettre un terme à ces violations. Cependant, Douli note une complication supplémentaire : l’administration de Donald Trump a affiché une hostilité envers les médias et les journalistes, ce qui complique davantage les efforts visant à protéger la liberté de la presse dans la région.
Au 675e jour du conflit dévastateur à Gaza, deux correspondants d’Al Jazeera, Anas Al-Sharif et Mohammad Quraqea, ainsi que deux photographes, ont été tués dimanche soir lors d’un bombardement israélien ciblant une tente de journalistes près de l’hôpital Al-Shifa, situé dans le nord de Gaza.
L’armée israélienne a reconnu avoir visé le journaliste Anas Al-Sharif dans une déclaration officielle. Selon Hani Al-Shaer, un autre correspondant d’Al Jazeera, la frappe a également causé la mort des photographes Ibrahim Daher et Mohammad Nofal. Par ailleurs, des sources palestiniennes ont indiqué que les décès des journalistes Mohammad Al-Khalidi et Mu’min Alouié sont survenus lors de la même attaque.