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Un phénomène océanographique inattendu et spectaculaire a récemment modifié la température de la mer Méditerranée en plein été, provoquant une chute de plusieurs degrés Celsius et rendant parfois l’eau plus froide que la Manche. Cette baisse soudaine des températures est due à l’upwelling, un processus naturel lié aux vents forts, qui fait remonter l’eau froide en profondeur à la surface, bouleversant temporairement la chaleur accumulée durant la début de saison estivale.
Un refroidissement brutal causé par le mistral et la tramontane
Les vents puissants du mistral et de la tramontane, soufflant en Vallée du Rhône et sur le Roussillon, ont joué un rôle central dans ce phénomène. En chassant l’eau chaude en surface vers le large, ils permettent à l’eau plus froide, provenant des profondeurs, de remonter à la surface, entraînant une chute dramatique des températures. Selon Météo France, des rafales pouvant atteindre 80 km/h ont contribué à ce processus, qui pourrait durer encore quelques jours.
Ce phénomène a été observé dans plusieurs localités comme la Camargue, le Cap d’Agde ou encore La Grande-Motte, où la température de l’eau a parfois chuté jusqu’à 15 °C, des niveaux inhabituels pour la saison. Sur d’autres zones, comme la Côte d’Azur, la température reste plus douce, autour de 24 °C. La remontée d’eau froide a été si intense que la mer a affiché des températures similaires à celles de la Manche dans certaines régions.
Une réaction écologique bénéfique mais éphémère
Ce refroidissement n’est pas qu’un simple caprice météorologique; il a aussi des répercussions positives pour l’écosystème marin. En apportant des nutriments issus des eaux profondes, notamment des nitrates et autres minéraux, l’upwelling stimule la photosynthèse du phytoplancton, base de la chaîne alimentaire marine. Selon Claire Estournel, océanologue, ces remontées favorisent la biodiversité en alimentant la faune marine et en contribuant à la séquestration du dioxyde de carbone.
Cependant, malgré ses bénéfices écologiques, ce phénomène reste fragile. La modification des régimes de vent liée au changement climatique pourrait entraîner des épisodes excessifs ou, à l’inverse, leur disparition, avec des impacts potentiellement désastreux pour la vie marine et la pêche. Des études récentes soulignent que ces remontées extrêmes peuvent, dans certains cas, provoquer une désoxygénation des eaux profondes, menaçant la survie de plusieurs espèces.
Une manifestation passagère dans un contexte de réchauffement global
Malgré ce coup de froid temporaire, la température moyenne de la Méditerranée reste supérieure aux normales saisonnières, notamment dans le sud et sur la Côte d’Azur où l’eau peut encore dépasser 25 °C. L’upwelling apparaît alors comme une réponse naturelle aux variations météorologiques en cours, mais ne doit pas faire oublier la tendance générale au réchauffement climatique. L’administration météorologique prévoit un retour progressif des températures de surface, mais la saison estivale demeure encore marquée par une chaleur persistante.