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Usage étendu de l’application Signal par le ministre américain de la Défense
Le journal américain Wall Street Journal a révélé mardi un usage important de l’application de messagerie Signal par le ministre de la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, pour des conversations officielles au sein du Pentagone. Ces échanges ont notamment porté sur des opérations militaires, soulevant des inquiétudes quant à la sécurité, à la conservation des enregistrements et au respect des directives ministérielles.
Des conversations multiples et sensibles
Selon des sources proches relayées par le journal, Pete Hegseth a utilisé Signal de manière beaucoup plus large pour les affaires officielles du Pentagone qu’il n’avait été révélé auparavant. Il aurait pris part à au moins douze conversations distinctes.
Parmi ces échanges, il aurait demandé à ses assistants de transmettre à des gouvernements étrangers des informations sur une opération militaire en cours. Il a également employé cette messagerie non gouvernementale pour discuter de son apparition dans les médias, de ses déplacements à l’étranger, de son agenda, ainsi que d’autres informations non classifiées mais sensibles.
Organisation et diffusion des messages
D’après deux sources informées citées par le Wall Street Journal, le ministre, ancien présentateur chez Fox News, a lui-même organisé plusieurs conversations, envoyant des messages depuis une ligne non sécurisée dans son bureau au Pentagone et depuis son téléphone personnel.
Certaines de ces communications ont été publiées par son assistant militaire, le colonel de la marine Ricky Boria, qui avait accès au téléphone personnel du ministre.
En mars, Boria aurait diffusé dans une discussion sur Signal des informations sur une attaque américaine imminente contre les Houthis au Yémen. Ce groupe de discussion comprenait l’épouse, le frère et l’avocat personnel de Hegseth.
Messages à haute sensibilité et gestion des opérations
Les messages autorisant les assistants à informer les alliés des opérations militaires figurent parmi les plus sensibles envoyés par le ministre. Hegseth aurait préféré utiliser Signal pour la gestion quotidienne du ministère de la Défense plutôt que le réseau sécurisé du Pentagone.
À ce jour, l’utilisation répétée de cette application pour ses tâches quotidiennes ainsi que le rôle de son assistant dans la diffusion des informations n’avaient pas été rendus publics. Ni le Pentagone ni Boria n’ont répondu aux sollicitations pour un commentaire.
Enquête en cours sur l’usage de Signal
Le mois dernier, Steven Stebbins, inspecteur général par intérim du Pentagone, a annoncé une enquête sur l’utilisation de Signal par Hegseth. Cette décision fait suite à la révélation par le magazine Atlantic que le ministre avait partagé des informations sur des frappes aériennes au Yémen dans une conversation impliquant des hauts responsables de l’administration américaine.
Des messages similaires ont été publiés dans une autre discussion rassemblant des membres de la famille du ministre, constituant une partie de l’enquête de l’inspecteur général. Parmi les échanges diffusés figurent également des opinions de Hegseth sur des questions de personnel, des programmes du Pentagone menacés de coupes budgétaires, ainsi que des détails sur les discussions de l’administration américaine concernant la sécurité nationale.
Risques liés à l’utilisation d’applications non sécurisées
Des experts soulignent que si des administrations précédentes ont utilisé des applications de messagerie non gouvernementales, le recours à Signal pour partager des informations hautement protégées pourrait exposer des données sensibles au risque d’être interceptées par des acteurs malveillants.