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Variations marquées et désirs opposés : Qui gouverne Gaza après la guerre ?
Alors que la guerre à Gaza approche de son troisième mois, Israéliens, Palestiniens, Américains et autres ont commencé à s'exprimer plus ouvertement sur ce qui suivra la fin de la guerre déclenchée depuis le 7 octobre dernier.
Selon un rapport publié aujourd'hui par Reuters, les plans proposés actuellement en discussion ne satisferont pas toutes les parties, mais offriront un cadre pour de possibles négociations, en particulier en raison des divergences marquées entre les positions des parties prenantes dans le conflit en cours dans l'enclave.
Le débat sur l'avenir de Gaza survient alors que l'agression israélienne sur le secteur se poursuit depuis plus de 90 jours, ayant fait plus de 22 000 martyrs et environ 58 000 blessés, sans parler de la destruction de l'infrastructure de base du secteur assiégé, selon des responsables du mouvement de résistance islamique Hamas et des Nations unies.
Entité sioniste
À Tel-Aviv, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant est devenu un nouvel acteur dans le conflit en parlant avant-hier jeudi d'un plan "pour le lendemain", selon lequel les Palestiniens, sans le Hamas, gouverneraient Gaza, et que l'unité de la mission de reconstruction du secteur serait restaurée, que l'Égypte jouerait un rôle proéminent et que l'armée d'occupation aurait la liberté d'exercer des opérations selon les besoins pour assurer que Gaza ne représente plus aucune menace sécuritaire.
Gallant (au centre) propose un plan pour l'avenir de Gaza après la guerre (AFP)
Autorités non hostiles
Gallant a mentionné dans une déclaration que "Hamas ne gouvernera pas Gaza et Entité sioniste ne gouvernera pas les civils de Gaza. Les habitants de Gaza sont Palestiniens, donc des institutions palestiniennes prendront la responsabilité, à condition qu'il n'y ait aucune hostilité ou menace contre l'État d'Entité sioniste", a-t-il dit.
Gallant a donné peu de détails sur ce à quoi ressemblerait la gouvernance palestinienne, en disant "l'entité qui contrôlera les terres exploitera les capacités administratives actuelles (les communautés civiles) à Gaza, qui sont des autorités locales non hostiles".
Les déclarations du ministre de la Défense israélien coïncident avec le refus du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'impliquer l'Autorité palestinienne dans le rôle de Gaza après la fin de la guerre sur Gaza.
États-Unis
Quant à la position des États-Unis sur les développements à Gaza après la guerre, le porte-parole du Département d'État américain, Matthew Miller, estime que Washington souhaite voir l'unification de la Cisjordanie et de Gaza sous une direction palestinienne, disant "c’est ce que nous œuvrons à réaliser à long terme".
Le porte-parole américain a ajouté qu'une période de transition était nécessaire, mais "c’est la vision que vous verrez le secrétaire d'État faire avancer lors de ce voyage la semaine prochaine", alors que le secrétaire d'État américain Antony Blinken aura davantage de discussions sur la manière dont Gaza sera gérée lors d'une nouvelle tournée diplomatique au Moyen-Orient commencée hier vendredi par une visite en Turquie et qui comprendra 5 pays arabes et Entité sioniste.
Égypte
Concernant la position de l'Égypte, qui a joué le rôle de médiateur dans les négociations israéliennes avec le mouvement Hamas depuis des années, Reuters a cité le mois dernier deux sources de sécurité égyptiennes selon lesquelles le Hamas et le Jihad islamique ont rejeté la proposition du Caire de renoncer au pouvoir en échange d'un cessez-le-feu permanent.
Les deux sources – selon Reuters – ont indiqué que l'Égypte avait proposé des élections et offert des garanties au Hamas pour ne pas poursuivre ou juger ses membres, mais le mouvement a refusé toute concession autre que la libération des prisonniers détenus en son sein.
Position du Hamas
En réponse à la proposition égyptienne, un responsable du Hamas a déclaré à Reuters que l'avenir de Gaza ne peut être déterminé que par les Palestiniens eux-mêmes, ce qui rend tout renoncement au pouvoir sous la menace israélienne inacceptable.
Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré dans un discours le mois dernier que "tout arrangement à Gaza ou concernant la cause palestinienne sans le Hamas ou les factions de la résistance est une illusion et un mirage".
Autorité palestinienne
Sa position a été exprimée par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a appelé à une cessation immédiate de la guerre dans la bande de Gaza et à la tenue d'une conférence internationale pour la paix afin de parvenir à une solution politique permanente qui conduise à l'établissement d'un État palestinien incluant la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Abbas a renouvelé dans une interview accordée à Reuters le 8 décembre son soutien constant à la négociation plutôt qu'à la résistance armée pour mettre fin à l'occupation prolongée, indiquant qu'il travaillerait – sur la base d'un accord international contraignant – à revitaliser l'autorité palestinienne affaiblie, à mettre en œuvre les réformes tant attendues et à tenir les élections présidentielles et parlementaires qui ont été suspendues après la victoire du Hamas en 2006.