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La 10e édition de « l’Everest des mers » s’élancera ce dimanche des Sables-d’Olonne avec des règles immuables sur trois fondamentaux : boucler le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
Les règles fondamentales de la course
C’est parti pour la 10e édition du Vendée Globe. Une épreuve qui doit son succès à une règle qui se veut la plus simple possible. Depuis son origine, l’épreuve s’est construite autour de trois fondamentaux : faire le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
Les deux premiers points sont les plus faciles à comprendre. Le skipper doit effectuer la totalité de la course seul. Le règlement précise même « sans la présence d’animal à bord du bateau ». Il est également important de noter qu’une seule escale est possible : Les Sables-d’Olonne, le point de départ et d’arrivée de la course. Chaque marin peut, dans un délai maximum de dix jours après le début de l’épreuve, retourner aux Sables pour effectuer une réparation. C’est la seule tolérance sur un parcours long de 45 000 km.
Pas d’aide extérieure autorisée
L’encadrement sur la notion du « sans assistance » pose en revanche beaucoup plus de problèmes. Ce sujet fait d’ailleurs débat édition après édition. Avec le perfectionnement des moyens techniques, il est de plus en plus difficile de définir ce qu’est la non-assistance.
Bien que le Vendée Globe se soit doté d’un règlement, les polémiques passées ont mis en avant l’absence de contrôle, basée uniquement sur la confiance envers les skippers. Ces derniers doivent d’ailleurs signer une déclaration sur l’honneur où ils s’engagent à ne pas recevoir d’aide extérieure.
Parmi les sujets sensibles, l’aide au routage est déterminante. Le skipper doit tracer son chemin sans aide extérieure. En ce qui concerne l’analyse météorologique, le skipper reçoit les prévisions climatiques, mais ne peut se faire aider pour les analyser.
En cas de problème technique passé le délai des dix premiers jours, le skipper devra se débrouiller tout seul pour effectuer les réparations. Toutefois, il pourra avoir accès à une assistance téléphonique avec son équipe qui le guidera dans les tâches à accomplir.
En cas de problème médical, c’est la même chose. Le concurrent peut demander de l’aide par téléphone, mais il devra se soigner tout seul. Le cas le plus célèbre est celui de Bertrand de Broc en 1992-1993, qui s’était recousu la langue avec les indications du docteur de la course par Télex.
Des règles difficiles à vérifier
Une course sans assistance ne signifie pas une période coupée du monde. Ainsi, il est difficile de savoir l’impact des appels téléphoniques même anodins. « Est-ce qu’appeler sa maman ou sa femme pour s’entendre dire des mots doux est une aide extérieure ? On peut dire que oui », affirme Michel Desjoyeaux, double vainqueur de l’épreuve en 2001 et 2009.
Pour Alain Gautier, vainqueur en 1993, le problème réside dans la vérifiabilité des règles : « Quand on met des règles en place, il faut être en mesure de les vérifier de manière concrète et efficace. On pourrait très bien avoir des boîtes noires, comme dans les avions où tu entends tout ce qui s’y passe. Mais ce n’est pas ma philosophie de ne pas faire confiance… »
Onze zones interdites sous peine de sanctions
Outre ces règles techniques, les participants sont tenus de suivre un chemin bien précis. Cela signifie qu’ils n’ont pas le droit d’entrer dans des zones interdites, au nombre de onze : Cap Finisterre, Cabo da Roca, Cap Saint-Vincent, Canaries, Mauritanie, Brésil, zones de protection de la biodiversité, Antarctique, South Scilly, Ouessant, île d’Yeu.
À chaque fois que le règlement ne sera pas respecté, les organisateurs pourront recourir à tout un arsenal de pénalités discrétionnaires. Le bateau peut également se voir disqualifier ou recevoir des pénalités financières.