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Victoire mitigée pour les Travaillistes aux élections britanniques
Les élections locales au Royaume-Uni viennent de se terminer, englobant des centaines de conseils municipaux. Comme prévu, elles ont conduit à une défaite spectaculaire du Parti conservateur, mais n’ont pas apporté la victoire écrasante anticipée par le Parti travailliste, malgré des résultats positifs.
En revanche, les grands gagnants de ces élections ont été les Libéraux-démocrates, se classant deuxièmes derrière les Travaillistes, tandis que les Conservateurs se sont retrouvés en troisième position.
Un autre point crucial de ces élections a été la course à la mairie de Londres, opposant le maire actuel, Sadiq Khan, à sa rivale conservatrice Susan Hall, connue pour ses positions racistes et anti-musulmans. Sadiq a réussi à remporter un troisième mandat confortablement devant son adversaire.
Une forte présence de Gaza
Le Parti conservateur est de plus en plus convaincu que la défaite lui sera destinée lors des prochains scrutins, ayant subi sa pire défaite électorale en 40 ans.
Selon Mohammad Amin, président du Forum arabe de réflexion à Londres, ces résultats s’expliquent par plusieurs raisons : la situation économique précaire et le coût de la vie élevé, la gestion des questions migratoires, la politique fiscale pesant sur la classe moyenne, le manque de soutien du parti au pouvoir en faveur des citoyens durant la crise de l’inflation, ainsi qu’une crise de leadership interne avec quatre changements de direction en quatre ans.
- La politique étrangère, notamment le conflit à Gaza, a eu un impact crucial sur les élections locales, influençant un grand nombre d’électeurs.
Malgré des prises de position critiquables du Parti travailliste sur la guerre à Gaza, de nombreux électeurs ont voté pour des candidats du parti en raison de positions individuelles plus favorables que celles des Conservateurs en faveur d’Entité sioniste.
Les maires de Londres et de Manchester ont gagné des voix parmi les Arabes, les musulmans et les minorités en raison de positions plus modérées et compatissantes envers les Palestiniens, ainsi que de discours forts contre Entité sioniste.
Le vote de sanction
Selon Anas Takriti, directeur de la Fondation Cordoba, un centre de recherche londonien, la communauté arabe et musulmane a voté « avec une grande difficulté » pour Sadiq Khan en raison des positions du Parti travailliste sur la guerre à Gaza.
Les élections locales ont connu un recul du Parti travailliste et une réticence des électeurs arabes et musulmans, traditionnellement un vivier électoral du parti, en raison de la prise de position de sa direction sur le génocide perpétré contre les habitants de Gaza. Le taux de participation des minorités musulmanes en sa faveur n’a pas dépassé les 30%, une tendance significative.
En outre, la participation globale des électeurs britanniques a été insuffisante, selon le porte-parole.
Un vote de protestation
D’après Takriti, le comportement du vote musulman sera différent lors des élections générales, offrant un spectre plus large de choix pour les indépendants au détriment des partis traditionnels, travaillistes ou conservateurs.
Les électeurs auront davantage de possibilités pour exprimer leur volonté lors des élections générales et pour punir ceux qu’ils jugent inaptes à les représenter.
Concernant la question palestinienne et l’agression contre Gaza lors des prochaines élections, Takriti estime difficile et peu réaliste que cette question devienne centrale. Cependant, elle deviendra, à son avis, un critère moral auquel l’électeur se référera lorsqu’il voudra voter, a-t-il déclaré.
Il a également appelé à ne pas être excessivement optimiste quant à l’attitude de Sadiq Khan, soulignant que sa position sur les manifestations favorables à la Palestine pourrait évoluer en fonction des orientations politiques de son parti, ajoutant : « Il ne faut pas considérer son attitude envers les marches de solidarité avec les Palestiniens avec trop d’optimisme ou la considérer comme un principe, car elle sera soumise aux fluctuations de la politique. »