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La Corée du Sud traverse une période de turbulences marquées par des violences suite à l’arrestation du président Yoon Suk Yeol. Les tensions politiques s’intensifient alors que des manifestations violentes éclatent après la prolongation de sa détention.
Des violences au tribunal
Après l’annonce de la prolongation de la détention de Yoon Suk Yeol par le tribunal de Séoul-Ouest, plusieurs centaines de ses partisans ont envahi le bâtiment, causant des dégâts considérables. Les forces de l’ordre ont déclaré que la situation était sous contrôle seulement quelques heures plus tard, après un assaut qui a duré près de trois heures.
Selon des témoins, les manifestants ont utilisé des extincteurs pour attaquer la police, brisé des portes et détruit des bureaux. Chun Dae Yup, juge au tribunal suprême, a décrit la scène comme étant « 10 à 20 fois plus horrible » que ce qui a été diffusé à la télévision, qualifiant les actes de « crime grave » et d’atteinte à l’état de droit.
Une escalade des tensions politiques
Ce soulèvement est le premier grand épisode de violence depuis que Yoon a décrété l’état de guerre le 3 décembre 2024, en réponse à des critiques croissantes et à la tentative d’annulation de son mandat. Bien que l’arrestation de Yoon, le premier président sud-coréen en fonction à être appréhendé, ait initialement semblé provoquer peu de troubles, la situation a rapidement dégénéré.
Yoon a rejeté les accusations portées contre lui par le Bureau des enquêtes sur la corruption (CIO), les qualifiant d’illégales et s’est abstenu de faire des déclarations même en détention. Dans une note manuscrite, il a affirmé que son intention était de défendre la démocratie libérale contre de prétendus ennemis d’État et de prouver des fraudes électorales lors des élections législatives de 2024.
Réactions aux violences
Les manifestations en faveur de Yoon ont attiré jusqu’à 44 000 personnes, mais les événements ont pris une tournure violente. Le chef du Parti démocratique, Lee Jae Myung, a dénoncé les violences, les qualifiant d’« actes injustifiables » qui mettent en péril la justice et la démocratie.
Le président par intérim, Choi Sang Mok, ainsi que Yoon lui-même, ont appelé à la désescalade des tensions. Dans une déclaration, Choi a exprimé sa profonde tristesse face à la violence, ajoutant qu’une enquête approfondie sur les incidents était nécessaire pour préserver la démocratie.
Perspectives d’avenir
La situation politique reste tendue alors que des enquêtes continuent sur les actes d’Yoon. Le CIO a jusqu’au 26 janvier pour l’interroger avant de transmettre le dossier au parquet. Les procureurs devraient porter des accusations contre Yoon dans les dix jours suivant la fin de l’interrogatoire.
Parallèlement, la procédure de destitution se poursuit, avec une décision prévue dans les 140 jours. Si six des neuf juges du tribunal constitutionnel approuvent la destitution, Yoon sera démis de ses fonctions, entraînant des élections présidentielles dans les 60 jours suivant la décision.
Impacts sur le paysage politique
Les récentes violences et la détention de Yoon pourraient transformer le paysage politique sud-coréen. Alors que le Parti du pouvoir du peuple, dont Yoon est membre, semble gagner du terrain, le soutien envers le Parti démocratique s’affaiblit. Les tensions politiques sont loin d’être résolues et pourraient conduire à de nouvelles manifestations à l’approche des élections.