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Violences à Islamabad : 4 soldats tués lors de manifestations
La ministère de l’Intérieur pakistanais a annoncé aujourd’hui, mardi, que quatre membres des forces paramilitaires ont été tués lors d’affrontements dans la capitale, Islamabad. Des milliers de partisans de l’ancien Premier ministre Imran Khan ont envahi la ville tôt ce matin et se sont heurtés aux forces de sécurité qui ont utilisé la force pour disperser les manifestants après qu’ils aient franchi les barrières de sécurité.
Affrontements et violences
Selon l’agence de presse française, des journalistes ont observé des échanges de gaz lacrymogène entre les manifestants et les forces de police, tandis que la police tirait des balles en caoutchouc sur les manifestants. Par ailleurs, plusieurs zones ont connu une interruption de service Internet.
Des manifestants armés ont attaqué les policiers à coups de bâtons et de lance-pierres dans l’ouest d’Islamabad, à moins de 10 kilomètres de l’objectif qu’ils souhaitent atteindre : un complexe gouvernemental qu’ils souhaitent occuper.
Le ministère de l’Intérieur a accusé des « sabotages » de piétiner des officiers de sécurité avec leurs véhicules. Le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a déclaré dans un communiqué que « ce ne sont pas des manifestations pacifiques, mais du radicalisme ».
Réactions politiques et situation sécuritaire
Shehbaz Sharif a condamné le déversement de sang, affirmant que cela visait des « plans politiques malveillants ». Il a également noté que certains véhicules de la caravane des manifestants ont écrasé des officiers de sécurité, entraînant la mort de soldats paramilitaires.
La Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti dirigé par Khan, n’a pas encore commenté les accusations du gouvernement. Des témoins ont rapporté que la femme de Khan, Bushra Bibi, et son assistant principal, Ali Amin Gandapur, qui est également Premier ministre de la province de Khyber Pakhtunkhwa, ont dirigé la marche vers Islamabad ce matin.
Pression sur Islamabad
Des milliers de partisans de Khan ont afflué vers la capitale pour exiger la libération de leur leader, tandis que les autorités ont instauré des mesures de sécurité strictes et fermé les routes principales menant à Islamabad.
Le porte-parole de la police de la capitale, Mohammad Taqi, a déclaré à la presse que plus de 20 000 agents de sécurité ont été déployés à Islamabad et dans ses environs depuis dimanche.
Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants qui, depuis dimanche, ont répondu à l’appel d’Imran Khan (72 ans) pour marcher vers le parlement et y camper afin de réclamer sa libération. Khan est en détention depuis plus d’un an et fait face à plus de 150 affaires criminelles, mais il conserve une grande popularité.
Conflit en cours
Le gouvernement a fermé les routes et les artères principales d’Islamabad à l’aide de conteneurs de fret, tout en déployant un grand nombre de policiers et de forces paramilitaires équipés de matériel anti-émeute.
Hier, lundi, des responsables et des témoins ont rapporté que tous les moyens de transport public entre les villes et les stations avaient également été suspendus dans la province du Punjab, pour empêcher la progression des manifestants menés par des membres du PTI. La ministre de l’Information de la province, Azma Bukhari, a déclaré : « Nous ne leur permettrons pas d’envahir la capitale », ajoutant que les autorités avaient arrêté environ 80 partisans de Khan.
Elle a également déclaré lors d’une conférence de presse qu’un policier avait été tué par balle et que 70 autres avaient été blessés lors des affrontements avec les manifestants. Le PTI a également fait état de la blessure de plusieurs de ses membres lors des confrontations avec la police. Cette marche, qualifiée par Khan de « dernier appel », fait suite à de nombreuses mobilisations organisées par son parti pour demander sa libération depuis son incarcération en août de l’année dernière.