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La Conférence des évêques de France (CEF) a décidé de reporter les annonces concernant l’accompagnement des majeurs victimes de violences sexuelles au sein de l’Église. Cette décision a été annoncée lors de l’Assemblée plénière qui s’est tenue à Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées, le dimanche 10 novembre. Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, a exprimé la nécessité de prendre le temps nécessaire avant de mettre en œuvre les modalités de ces annonces.
Retard dans les annonces
Trois ans après le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), les évêques ont débattu de l’accompagnement des victimes lors de leur assemblée. Initialement prévues pour être dévoilées ce dimanche, les annonces ont finalement été renvoyées au printemps, avec une promesse de faire un point fin mars ou début avril lors d’un rassemblement élargi à Lourdes. Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort a reconnu que ce retard pouvait décevoir et blesser les victimes, tout en réaffirmant la volonté de la CEF d’avancer de manière constructive.
Options de réparation discutées
Au cours de leurs discussions, les évêques ont envisagé deux options principales. La première consiste à établir une instance nationale chargée d’accompagner et de décider des réparations financières pour les victimes adultes, inspirée du modèle de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR) qui s’occupe des victimes mineures. La seconde option pourrait impliquer la consultation d’experts à une échelle plus locale, au sein des provinces ecclésiastiques. Monseigneur de Moulins-Beaufort a souligné que le délai jusqu’à l’assemblée de mars leur permettra de clarifier les incertitudes entourant ces deux voies.
Engagement envers les victimes
Le président de la CEF a affirmé que les évêques étaient déterminés à créer un cadre de reconnaissance et de réparation solide. Il a insisté sur l’importance du respect et du soutien des victimes, tout en appelant à la responsabilité des prêtres mis en cause. Il a également déclaré que la justice républicaine devrait être privilégiée, si cela est possible, tout en considérant la nécessité de la justice canonique.
Justice réparatrice à l’étude
Une réflexion est également en cours sur la mise en place d’une justice restaurative, particulièrement dans les cas où l’auteur des faits est décédé ou lorsque les faits sont prescrits. Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort a reconnu que cette approche n’est pas sans critiques de la part des victimes, et a souligné l’importance de garantir la compétence des personnes en charge de cette mission afin de rassurer les victimes.
Les évêques continuent de travailler sur ces questions délicates, témoignant d’une volonté d’engagement et de responsabilité face aux souffrances des victimes de violences sexuelles au sein de l’Église.