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Le constructeur automobile Volkswagen, en pleine préparation d’un plan d’économies drastique, a rejeté ce vendredi une contre-proposition syndicale qui visait à réduire les coûts sans entraîner de fermetures d’usines en Allemagne.
Une réponse négative qui inquiète
C’est un refus qui ne laisse présager rien de bon. Alors que Volkswagen a annoncé en septembre qu’il travaillait sur un programme pour améliorer sa compétitivité, les discussions entre la direction et les syndicats, fondées sur le principe de la cogestion, n’ont pas permis d’aboutir à un accord sur les mesures de restructuration.
Les représentants des salariés avaient soumis en novembre une contre-proposition qui incluait la suspension des bonus, l’absence d’augmentation des salaires et une réduction du temps de travail. Selon eux, ces mesures auraient permis d’éviter des fermetures d’usines en Allemagne et des licenciements massifs. Cependant, cette offre a été jugée non viable par le constructeur.
Des usines menacées de fermeture
Le syndicat IG Metall, qui conduit les négociations, a exprimé sa déception face à cette réponse, qualifiant celle-ci d’« ignorante des propositions constructives des travailleurs ». Volkswagen demeure ferme sur ses exigences de « coupes tarifaires sévères et durables », selon le porte-parole du syndicat. Les syndicats estiment que l’économie réalisable pourrait atteindre 1,5 milliard d’euros, mais cela reste bien en deçà des objectifs fixés par le groupe.
Les représentants des employés ont avancé que trois usines de Volkswagen en Allemagne sont en danger de fermeture, avec des dizaines de milliers d’emplois potentiellement menacés, les travailleurs restants devant accepter des réductions salariales. C’est une situation préoccupante pour le premier constructeur automobile d’Europe.
Les deux parties doivent reprendre les négociations le 9 décembre, et des grèves sont prévues chez Volkswagen à partir du 1er décembre. Les syndicats devraient également annoncer d’autres actions dans les jours à venir.
Une crise qui touche l’industrie automobile
Cette automne, l’ensemble de l’industrie automobile européenne est en crise. À l’instar de Stellantis, qui a connu une baisse de 7% de ses immatriculations en Europe depuis le début de l’année, Volkswagen fait face à une conjonction de facteurs négatifs : un marché des véhicules neufs en ralentissement, une concurrence accrue des fabricants chinois dans le secteur des voitures électriques et des coûts de main-d’œuvre élevés en Allemagne.
Pour faire face à cette situation, Volkswagen travaille sur un plan d’économies massif, avec des coupes budgétaires estimées à 4 milliards d’euros, une réduction de 10% des salaires et un gel des rémunérations probable en 2025 et 2026.