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Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé mardi que l’entreprise mettrait fin à son programme de vérification des faits tiers aux États-Unis pour adopter un système de « notes communautaires » basé sur la participation des utilisateurs. Cette décision s’inspire du fonctionnement de X, la plateforme récemment rebaptisée par Elon Musk.
La dégradation de la modération du contenu
Plus de deux ans après l’arrivée de Musk à la tête de Twitter, maintenant connu sous le nom de X, le milliardaire a remodelé la plateforme selon sa vision, la rendant peu ou pas filtrée. Musk a supprimé un grand nombre de règles régissant le contenu généré par les utilisateurs. Par exemple, il a rétabli le compte de Donald Trump après sa suspension pour incitation à la violence le 6 janvier 2021, et a mis fin à l’interdiction de propagation de désinformation sur le COVID-19.
De plus, il a accordé une visibilité accrue aux utilisateurs payants et a démantelé des outils de sécurité importants, comme la fonction de blocage. Sur cette plateforme, les utilisateurs sont désormais chargés de distinguer le vrai du faux.
Notes communautaires et migration des utilisateurs
Les notes communautaires de X, un système initié par la direction précédente sous le nom de « Birdwatch », permettent aux utilisateurs d’ajouter des commentaires correctifs sur des affirmations souvent douteuses. Bien que ce système puisse parfois aider, il ne remplace pas une application stricte des règles contre la désinformation. Nombreux sont ceux qui ont quitté X pour des alternatives telles que Bluesky, Mastodon et Threads, une application clonée par Meta.
Selon Similarweb, 115 000 personnes ont désactivé leurs comptes X le jour des élections, tandis que Bluesky a vu son nombre d’utilisateurs passer de 9 millions à 26 millions entre septembre et janvier.
Pressions politiques et motifs de changement
Lors de l’annonce de ce changement, Zuckerberg a exprimé son désir de se réengager en faveur de « l’expression libre ». Joel Kaplan, responsable des affaires mondiales chez Meta, a déclaré que ce système repose sur la communauté pour fournir des commentaires sur le contenu qu’elle lit.
Cette décision semble également motivée par des considérations politiques, le président élu Donald Trump ayant signalé son approbation de cette évolution. Cela intervient alors que Meta se prépare à affronter un procès antitrust aux États-Unis qui pourrait avoir des conséquences significatives pour Instagram.
Un avenir incertain pour Facebook
La situation actuelle sur Facebook est préoccupante : les utilisateurs rencontrent des annonces de produits de plus en plus irrélevantes, des mèmes sportifs de bas niveau, et des contenus qui ne correspondent souvent pas à leurs centres d’intérêt. Cette dégradation est exacerbée par l’inondation de contenus générés par l’IA, qui inondent le fil d’actualité de la plateforme.
Dans le même temps, Instagram, bien qu’encore meilleur, n’est pas à l’abri des critiques. Les utilisateurs y trouvent du contenu varié, mais la plateforme a perdu son essence initiale de simple partage de photos.
Conséquences de la fin de la vérification des faits
Avec la fin du système de vérification des faits sur Facebook, les utilisateurs pourraient faire face à des conséquences réelles. Une enquête de 2020 a révélé que 41 % des adultes américains et environ 70 % des Américains LGBTQ avaient déjà subi du harcèlement en ligne. Le retour de contenus politiques pourrait entraîner une résurgence des discours haineux sur la plateforme, comme cela a été observé sur X.
Meta semble ainsi suivre la tendance de Musk, privilégiant la rentabilité sur la recherche de la vérité, ce qui laisse présager un avenir sombre pour ses utilisateurs.