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La quête de la force intérieure est un sujet qui suscite l’intérêt et la réflexion. Comment trouver cette force essentielle, à la fois en soi et dans notre relation avec les autres ? Charles Pépin, philosophe, aborde cette question lors de son échange hebdomadaire avec les auditeurs d’Inter.
Où se cache la force ?
La force peut-elle se trouver à l’intérieur de nous-mêmes, ou est-elle plutôt à chercher à l’extérieur, dans les relations humaines qui nous entourent ? La recherche de cette force est souvent stimulante. Au fond de nous, nous disposons peut-être de ressources insoupçonnées, prêtes à être mobilisées en période d’adversité.
Parmi ces ressources, on peut évoquer notre volonté, cette capacité qui se révèle pleinement face à la résistance. Selon Descartes, cette volonté pourrait même être considérée comme un aspect divin de notre existence. De même, notre imagination, alimentée par les défis à relever, et notre instinct de survie, qui s’éveille souvent lors des épreuves, sont autant de forces potentielles.
La confiance originaire selon Husserl
Le philosophe allemand Edmund Husserl parle d’une « confiance originaire », une forme de confiance qui nous accompagne dès notre naissance. Cette confiance ne doit pas être conquise, mais retrouvée.
Cependant, il est fréquent que nous ayons besoin des autres pour accéder à ces ressources enfouies en nous. Que ce soit à travers une relation amoureuse, une amitié profonde, ou l’alliance thérapeutique avec un professionnel, ces interactions peuvent révéler notre force intérieure. Dans les moments les plus difficiles, nous pouvons également chercher le soutien d’un « tuteur de résilience », comme le désigne Boris Cyrulnik, inspiré par la psychologue Emmy Werner.
L’importance des relations humaines
Il arrive parfois que notre bien-être commence à s’améliorer lorsque nous cessons de croire que tout repose sur nos épaules. Nous découvrons alors que la véritable force émerge souvent des liens que nous tissons avec autrui. « La vraie vie est rencontre », écrit Martin Buber, une pensée qui a influencé des penseurs comme Husserl, Sartre ou Levinas. Ces rencontres peuvent véritablement nous sauver.
Il est essentiel de reconnaître que, parfois, sortir de soi permet de trouver des solutions. Cette quête de force peut aussi passer par une connexion avec les éléments naturels qui nous entourent, comme le soleil, les arbres, ou les rivières. Ces forces de la nature sont à la fois réconfortantes et inspirantes.
Vers une ouverture au monde
Comment alors retrouver cette force ? En ouvrant les yeux sur notre environnement, en respirant profondément, en nous promenant dans la nature, en touchant les arbres ou en observant les oiseaux migrateurs. Ces expériences nous reconnectent à un élan vital. En prenant soin de notre planète, nous faisons également un pas vers notre propre guérison.
La contemplation de la beauté naturelle peut offrir un réconfort inestimable, nous aidant à accepter notre vie, même dans ses imperfections. Nos soucis peuvent sembler moins écrasants lorsque nous renouons avec le mystère du monde, en nous laissant traverser par ce qui nous dépasse.
La force au-delà de soi
Les moments de fatigue nous rappellent une vérité souvent négligée : notre véritable essence se révèle quand nous nous ouvrons à ce qui n’est pas nous. Ainsi, notre force ne réside pas seulement en nous, mais également dans nos interactions avec les autres et avec le monde qui nous entoure.
Reconnaître que la force peut émaner de l’extérieur est un pas essentiel dans notre développement personnel. En cultivant des relations authentiques et en nous connectant à la nature, nous pouvons découvrir des réserves de force qui nous propulsent vers l’avant.