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Sous les 40 °C écrasants de Rome, un dessert détrône glaces et sorbets : la « grattachecca ». Servie dans un kiosque ouvert depuis 1913 sur les rives du Tibre, cette glace râpée au sirop et aux fruits frais perpétue un savoir-faire familial transmis sur quatre générations. Elle séduit touristes et locaux en quête de fraîcheur.
Un kiosque Belle Époque et une tradition qui dure
Dans un kiosque au style Belle Époque présent sur les rives du Tibre depuis près de 112 années, Massimo Crescenzi, 72 ans, supervise les commandes d’une file de clients qui s’allonge à mesure que le mercure grimpe. En coulisses, sa femme Rosanna Mariani sort de gros blocs de glace du congélateur, les casse en morceaux, puis les râpe dans une machine qu’ils actionnent manuellement. Ensemble, ils perpétuent une tradition familiale sur quatre générations, proposant une grattachecca à base de glace pilée, de sirops et de fruits frais. Cette préparation se démarque nettement du granita sicilien, où l’eau est mêlée au sirop et aux fruits dès le départ.
Comment se prépare la grattachecca et en quoi elle diffère du granita
Le duo précise que la grattachecca consiste à verser la glace pilée dans un verre, puis à y ajouter fruits frais et sirops selon le choix du client. C’est une expérience personnalisée et rapide, distincte du granita où l’eau est mélangée au sirop et aux fruits dès le départ, puis tout est congelé ensemble.
Différences clés avec le granita
Le granita sicilien est préparé en gelant l’eau et le sirop avec les fruits, puis en raclant la glace pour obtenir une texture granuleuse. La grattachecca, elle, privilégie la glace pilée fraîche mélangée au sirop et aux fruits ajoutés au moment de servir, offrant une fraîcheur immédiatement perceptible.
Adaptation face aux longues canicules
Alors que les vagues de chaleur se répètent, la demande pour ces desserts glacés s’accentue dans la capitale italienne. Les propriétaires expliquent que la saison s’étend: autrefois limitée à juin-septembre, elle débute désormais en mai et s’étire jusqu’en octobre, avec des perspectives d’allongement dans les années à venir.
Un dessert glacé ancestral prisé par les visiteurs du monde entier
« C’est délicieux ! Surtout par une journée aussi chaude, c’est très rafraîchissant », s’exclame Andrea Alvarado, Californienne de 55 ans, qui a opté pour une grattachecca goût tamarin, menthe et cerise noire pour 4 euros. En passant par Rome, elle a découvert le lieu via les réseaux sociaux, signe d’une approche moderne pour redécouvrir une tradition antique.
Un dessert glacé ancestral et une histoire familiale
« C’est un kiosque qui a été ouvert par mon grand-père il y a plus de cent ans », raconte Massimo Crescenzi, heureux de voir cette tradition familiale persister sur quatre générations, avec l’aide de son fils cadet pendant les périodes de haute saison. Victoria Kiser, Américaine, précise qu’on comprend pourquoi cet endroit est en activité depuis 1913, en dégustant l’élégante grattachecca à l’ombre d’un kiosque historique.
Origines et étymologie de la grattachecca
Massimo Crescenzi rappelle que, historiquement, la glace provenait des montagnes des Abruzzes, à près de 200 kilomètres de Rome, et était acheminée avant l’essor des usines. Le nom « grattachecca » viendrait d’une anecdote autour d’une domestique nommée Francesca; dans le dialecte romain, le diminutif de Francesca est « checca », donnant naissance à « grattachecca ». Le vendeur précise que ce nom n’est pas facile à prononcer, mais incarne une tradition unique et savoureuse.
source:https://www.france24.com/fr/europe/20250814-l-instant-la-grattachecca-ce-dessert-glac%C3%A9-rafra%C3%AEchissant-pendant-la-canicule