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L’année de césure est souvent considérée comme une opportunité unique pour les étudiants en écoles de commerce. C’est le cas de Lilas, qui se souvient de sa césure comme de la « meilleure expérience de sa vie ». Cette étudiante de la Kedge Business School a débuté son année dans un vignoble du sud de l’Australie, un environnement qu’elle a choisi en raison de son souhait d’évoluer dans le commerce du vin à l’international. Cette immersion dans la viticulture lui a permis non seulement de mieux comprendre son produit mais aussi d’enrichir ses compétences pour sa future carrière.
Une expérience enrichissante
Après cette première aventure, Lilas a consacré deux mois à une campagne de sensibilisation sur les effets néfastes du plastique en Indonésie, avant de partir pour un tour du monde des meilleurs spots de surf, visitant des pays comme le Mexique, le Costa Rica et le Honduras. Ce parcours montre comment l’année de césure peut être à la fois formatrice et agréable.
Une tendance croissante
Chaque année, un nombre croissant d’étudiants d’écoles de commerce prennent une année de césure, généralement entre leur Master 1 et Master 2. Pour l’année académique 2025-2026, on prévoit que 800 à 900 étudiants se lanceront dans cette aventure sur un total d’environ 1200. Marie-Laure Lombard, directrice de la scolarité à l’EM Lyon, souligne que cette période est souvent utilisée pour réaliser des stages, lancer des projets personnels, ou s’investir dans des missions humanitaires.
Projets personnels
De plus en plus d’étudiants choisissent de mener des projets personnels durant leur césure. Manuelle Malot, directrice du NewGen Talent Centre, indique que ces projets enrichissent le parcours des étudiants et leur permettent d’avoir un impact positif sur la société. Par exemple, deux étudiantes de l’Edhec, Pia Joseph et Charlotte Chaplain, ont voyagé à travers huit pays d’Europe pour explorer des solutions d’alimentation durable. Elles ont rencontré divers acteurs du secteur, des agriculteurs aux ONG, et ont partagé leurs découvertes via leur site Web.
Le coût d’une césure
Cependant, ces expériences ont un coût. Le projet des deux étudiantes leur a coûté environ 18 000 euros, certains projets pouvant même dépasser les 50 000 euros. Les étudiants doivent souvent chercher des financements auprès d’entreprises ou dans le cadre de mécénat, bien que certaines familles doivent aussi contribuer financièrement. À HEC, par exemple, des frais de dossier de 2 900 euros sont demandés, sans compter le retard possible sur le marché du travail, ce qui peut être problématique pour ceux ayant des prêts à rembourser.
Valoriser son expérience
Même si ne pas réaliser de projet personnel ne pénalise pas un étudiant, avoir une telle expérience peut enrichir considérablement un CV. Les cabinets de conseil, par exemple, recherchent des parcours atypiques car ils valorisent l’ouverture d’esprit. Raphaëlle de Soto, DRH de Bain & Company, affirme que les projets personnels sont souvent appréciés lors des entretiens d’embauche.
Importance de la narration
Il est essentiel que les étudiants sachent communiquer sur leurs expériences. Certaines écoles offrent des sessions de coaching pour aider les étudiants à structurer leur discours autour de leurs missions et réussites. Quelle que soit l’issue d’un projet, même un échec peut être valorisé s’il est bien présenté lors d’un entretien.
Une année inoubliable
En somme, l’année de césure représente une occasion précieuse pour vivre des expériences uniques et construire des souvenirs durables. Pour beaucoup de jeunes, ce moment est déterminant pour redéfinir leur parcours professionnel et personnel, évitant ainsi des frustrations futures et des choix de carrière précipités.