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La question du congé parental en Suisse suscite des débats passionnés au sein du gouvernement, malgré une situation financière délicate. Récemment, le Conseil des États a rejeté deux initiatives cantonales visant à instaurer un congé parental national, proposées par les parlements des cantons du Valais et du Tessin. Ces propositions prévoyaient d’étendre le congé de maternité actuel de 14 semaines à une période de 20 semaines, avec une obligation pour le père de prendre au moins quatre semaines de congé. Cependant, le Conseil des États n’était pas prêt à avancer dans cette direction pour le moment.
Les nouvelles initiatives en faveur du congé parental
La discussion autour du congé parental s’intensifie. Au sein du Parlement fédéral, trois autres initiatives sont actuellement en attente, visant également à établir un congé parental à l’échelle nationale. Ces propositions bénéficient d’un soutien croissant. En effet, l’instauration d’un congé parental impliquerait principalement un élargissement de la redistribution des ressources publiques au profit des jeunes parents. Actuellement, en plus de l’assurance maternité instaurée il y a vingt ans, les nouveaux pères bénéficient d’un congé de paternité de deux semaines, en vigueur depuis 2021.
Les enjeux de financement du congé parental
Pour mettre en place un congé parental élargi, il est nécessaire de résoudre la question du financement. Actuellement, tous les employés en Suisse voient 0,5 % de leur salaire prélevé mensuellement pour financer le congé parental. Si l’on souhaite étendre cette période, les contributions devront être ajustées en fonction de la durée. À titre de comparaison, les contributions salariales pour l’AVS s’élèvent à 8,7 %, tandis que celles pour l’AI atteignent 1,4 %.
Les priorités divergentes des régions linguistiques
Les trois initiatives en cours proviennent des cantons de Genève, du Jura et de Neuchâtel, illustrant ainsi les différentes priorités des régions linguistiques. La Suisse romande et le Tessin affichent une plus grande ouverture envers l’expansion de l’État social par rapport à la Suisse alémanique, où la frugalité et la responsabilité individuelle sont davantage valorisées. Cependant, il semble que les rapports de force concernant le congé parental évoluent en faveur de la Suisse latine.
Un soutien politique croissant
Une majorité de partis, allant du Parti socialiste aux Verts, et même une partie de la FDP, se montre favorable à l’idée de mettre en place un congé parental. La conseillère aux États FDP Johanna Gapany a plaidé pour un renforcement de la politique familiale, affirmant qu’il reste beaucoup à faire pour réduire les inégalités et faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Selon elle, « l’État doit prendre des mesures pour promouvoir l’égalité là où cela est possible. »
Les implications sur le marché du travail
Damian Müller, conseiller aux États de la FDP, a également exprimé son soutien au nom de la commission des affaires sociales. Il a souligné qu’un congé parental pourrait améliorer la répartition des tâches parentales et professionnelles. Des études montrent que de telles mesures n’ont pas d’effets négatifs, mais au contraire des impacts positifs sur l’économie.
Les défis financiers à surmonter
La situation financière est délicate, le gouvernement devant faire face à une pression accrue pour augmenter les dépenses militaires suite à des turbulences géopolitiques récentes. Actuellement, le financement du projet de rénovation des forces armées n’est même pas assuré. Les dépenses de l’AVS continuent également de croître très fortement, ce qui pourrait inciter à envisager une augmentation de la TVA ainsi que des contributions salariales. La possibilité de financer un congé parental à côté des besoins de défense nationale et de prévoyance vieillesse soulève des interrogations.