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Les prix du sucre ont reculé lundi, affectés par des perspectives d’un surplus mondial et par des révisions haussières de la production ; le mouvement pèse sur le prix du sucre des contrats à terme à New York et à Londres.
Prix du sucre en repli face au surplus mondial et à la production sucre 2025/26
Mouvements de marché récents
Le contrat d’octobre sur le sucre de New York (#11) a clôturé lundi en baisse de 0,21 (-1,36 %) et le sucre blanc de décembre à Londres (ICE #5) a reculé de 4,70 (-1,03 %). La séance à Londres a vu le sucre atteindre un nouveau creux sur quatre ans. Sur les six derniers mois, les prix se sont inscrits en tendance baissière, New York ayant même touché jeudi dernier son plus bas en environ 4,25 ans pour les contrats à terme les plus proches.
Facteurs brésiliens et production accrue
Le renforcement de la production au Brésil a été cité comme l’un des principaux moteurs de la baisse. Mercredi dernier, Unica a indiqué que la production de sucre du Centre‑Sud brésilien pour la seconde quinzaine d’août a augmenté de 18 % en glissement annuel, atteignant 3,872 million de tonnes (MMT). Parallèlement, la part de canne écrasée destinée au sucre par les sucreries brésiliennes est passée de 48,78 % à 54,20 % sur la même période. Malgré ces hausses ponctuelles, la production cumulée 2025/26 du Centre‑Sud jusqu’en août a diminué de 1,9 % en glissement annuel, à 26,758 MMT.
Impact des décisions indiennes
Un autre élément baissier est venu de la déclaration du négociant Sucden selon laquelle l’Inde pourrait détourner 4 MMT de sucre vers la production d’éthanol en 2025/26. Sucden estime toutefois que cela ne suffira pas à absorber l’excédent national, et que les sucreries indiennes pourraient exporter jusqu’à 4 MMT de sucre, au‑delà des attentes antérieures de 2 MMT. L’Inde reste le deuxième producteur mondial de sucre.
Prévisions et stocks mondiaux pour 2025/26
Le 29 août, l’International Sugar Organization (ISO) a projeté un déficit mondial pour la campagne 2025/26 — le sixième déficit annuel consécutif — estimé à 231 000 t, une amélioration par rapport au déficit de 4,88 MMT enregistré en 2024/25. L’ISO anticipe une production mondiale 2025/26 en hausse de 3,3 % en glissement annuel, à 180,6 MMT, tandis que la consommation mondiale progresserait de 0,3 %, à 180,8 MMT.
Ces évaluations divergent toutefois sensiblement des autres estimations : le négociant de matières premières Czarnikow a projeté, le 30 juin, un surplus mondial de 7,5 MMT pour la campagne 2025/26, le plus élevé depuis huit ans. De son côté, le département américain de l’Agriculture (USDA), dans son rapport biannuel du 22 mai, a estimé la production mondiale 2025/26 à un record de 189,318 MMT, avec des stocks de clôture mondiaux à 41,188 MMT, en hausse de 7,5 % par rapport à l’année précédente.
Climat et récoltes en Inde
Les perspectives d’exportations plus élevées de l’Inde pèsent aussi sur les prix, la mousson abondante pouvant conduire à une récolte record. Le service météorologique indien a rapporté lundi que les pluies cumulées de la mousson étaient de 893,8 mm au 22 septembre, soit 7 % de plus que la normale.
Au total, les anticipations d’une offre mondiale plus abondante — qu’elles proviennent d’une hausse de la production brésilienne, d’un détour du sucre vers l’éthanol en Inde insuffisant pour résorber l’excédent, ou d’évaluations divergentes entre ISO, Czarnikow et l’USDA — exercent une pression baissière sur les marchés et sur les prix du sucre à court terme.