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Démarchage téléphonique : Comment mettre fin à ces appels intrusifs
Le démarchage téléphonique est devenu un véritable fléau pour les consommateurs français, qui subissent chaque jour des appels non sollicités de la part de diverses sociétés commerciales. Pour lutter contre cette pratique intrusives et souvent associée à des fraudes, le gouvernement a introduit, en début d’année, une série de mesures visant à encadrer et sanctionner les démarcheurs jugés « indélicats ».
Des mesures ambitieuses mais trop difficiles à appliquer
Face à l’augmentation des plaintes, le gouvernement a renforcé la législation sur le démarchage avec la loi dite « anti-démarchage téléphonique », adoptée en janvier dernier et modifiant le code de la consommation. Cette loi comporte plusieurs points essentiels :
- L’interdiction de démarcher les personnes inscrites sur la liste d’opposition au démarchage téléphonique Bloctel, avec des amendes allant jusqu’à 75 000 euros pour les personnes physiques et 375 000 euros pour les personnes morales.
- La limitation des horaires de démarchage à la tranche 10h-13h et 14h-20h, du lundi au vendredi, et interdiction totale des appels le week-end et les jours fériés.
- Obligation d’afficher un numéro de téléphone identifiable lors des appels, interdisant l’utilisation de numéros commençant par 06 ou 07, réservés aux communications privées.
- Attribution d’indicatifs téléphoniques spécifiques aux centres d’appels, en fonction de leur localisation.
Ces dispositifs visent à protéger les consommateurs de pratiques abusives, leur offrant ainsi plus de moyens de contrôle. Ces règles s’appliquent à tous les secteurs, sauf certains bénéficiant de dérogations, comme les associations caritatives, les instituts de sondage ou les fournisseurs d’énergie.
Mais ces nouvelles dispositions sont-elles véritablement efficaces ? Une étude de l’association UFC Que Choisir, publiée en mars dernier, révèle que les consommateurs reçoivent encore en moyenne quatre appels non sollicités par semaine, soit près de 200 appels par an, même s’ils sont inscrits sur la liste Bloctel, qui compte aujourd’hui plus de quatre millions d’abonnés. Ce constat préoccupant s’explique par le non-respect des règles par certains centres d’appels, qui, soit par ignorance, soit volontairement, contournent ces nouvelles mesures.
Des solutions pour se protéger et se défendre
Face à ce constat alarmant, les consommateurs peuvent adopter plusieurs stratégies pour se protéger du démarchage téléphonique abusif :
La première consiste à s’inscrire sur la liste Bloctel, un service gratuit accessible en ligne qui réduit le nombre d’appels non sollicités, bien qu’il ne les élimine pas totalement. Il est crucial de renouveler cette inscription tous les trois ans et de signaler tout appel abusif directement sur le site de Bloctel en fournissant le numéro de l’appelant, ainsi que la date, l’heure de l’appel et le motif du démarchage.
La seconde solution implique le filtrage des appels entrants via les fonctionnalités du téléphone ou des applications tierces, permettant de bloquer les appels provenant de numéros masqués. On peut également reconnaître les numéros des centres d’appels grâce aux indicatifs qui leur sont attribués.
- France Métropolitaine : 0162, 0163, 0270, 0271, 0377, 0378, 0424, 0425, 0568, 0569, 0948, 0949
- Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy : 09475
- Guyane : 09476
- Martinique : 09477
- La Réunion et Mayotte : 09478 et 09479
Il existe également des applications qui aident à bloquer les appels non sollicités, comme _Orange Téléphone_, qui identifie et bloque les numéros signalés comme spam par les utilisateurs.
Une attitude prudente lors des appels est également essentielle. Il est conseillé de ne pas répondre à des numéros inconnus ou suspects, et de rester subtil si l’on suspecte un démarchage. Raccrocher brusquement peut amener à des rappels indésirables ; il est préférable de répondre poliment avant de raccrocher.
En dernier recours, il est possible de porter plainte contre des démarcheurs abusifs en cas de harcèlement ou d’escroquerie, en contactant la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui peut infliger des sanctions administratives aux contrevenants.