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Après la convocation de responsables de Nvidia par les autorités réglementaires chinoises au sujet de présumées failles de sécurité dans le GPU H20 destiné à l’intelligence artificielle, Pékin intensifie sa pression sur le fournisseur.
Demandes de preuves de sécurité
C’est par la voie des réseaux sociaux WeChat et Sina Weibo que les autorités chinoises ont interpellé Nvidia concernant l’existence de portes dérobées au sein de l’accélérateur H20. Ce matériel a récemment pu être importé en Chine après la levée de l’interdiction d’exportation par l’administration Trump. Malgré les démentis de Nvidia sur les problèmes de sécurité, les utilisateurs chinois s’inquiètent, affirmant que « l’entreprise ne peut apaiser les inquiétudes des utilisateurs chinois et restaurer la confiance du marché qu’en fournissant des preuves de sécurité convaincantes, comme exigé lors de la convocation ».
Escalade des tensions
L’escalade de la situation a débuté jeudi dernier lorsque l’Administration chinoise du cyberespace (CAC) a convoqué des représentants de Nvidia pour traiter des « graves problèmes de sécurité » liés aux capacités potentielles de suivi et d’arrêt à distance intégrées dans les puces H20. Les autorités ont demandé des explications et des documents sur d’éventuels risques de sécurité relatifs à ces portes dérobées présumées. Un porte-parole de la société a insisté sur le fait que « la cybersécurité est d’une importance capitale pour nous. Nvidia n’a pas de portes dérobées dans ses puces qui permettraient à quiconque d’y accéder ou de les contrôler à distance ».
Scénarios d’exploitation
Le Quotidien du Peuple évoque des scénarios alarmants, tels qu’un « véhicule à énergie électrique perdant soudainement de la puissance sur l’autoroute » ou un « écran noir pendant une opération chirurgicale d’un patient à distance ». Le média souligne que le risque de sécurité lié aux vulnérabilités et aux portes dérobées de ces puces pourrait entraîner des situations « cauchemardesques » à tout moment. L’enquête de sécurité déclenchée par Pékin est également liée à des propositions législatives américaines récentes exigeant que les puces d’IA avancées soient équipées de systèmes de localisation obligatoires.
Réponses et pression sur Nvidia
Le Quotidien du Peuple note que Nvidia a affirmé que « la cybersécurité est d’une importance capitale » et que ses puces n’ont pas de portes dérobées. Toutefois, cette déclaration a été jugée insuffisante, les autorités chinoises demandant des « preuves de sécurité convaincantes » pour restaurer la confiance. Nvidia est sous pression pour équilibrer les exigences de sécurité américaines et les attentes du marché chinois.
Impact sur les chaînes d’approvisionnement
Cette confrontation met en lumière les tensions sur les chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs, essentielles pour le déploiement de l’IA. Le Quotidien du Peuple souligne l’importance de la cybersécurité pour les entreprises et la sécurité nationale. Les sociétés pourraient avoir à réévaluer leurs stratégies d’approvisionnement en semi-conducteurs, car les exigences américaines et les préoccupations chinoises redéfinissent la dynamique du marché.
Contexte de la concurrence technologique
Cette situation s’inscrit dans un contexte de concurrence technologique croissante entre les États-Unis et la Chine. En octobre 2022, l’administration Biden a mis en place des contrôles d’exportation stricts, entraînant une perte de 130 milliards d’euros de capitalisation boursière pour les entreprises américaines de semi-conducteurs. En réponse, la Chine a instauré un fonds d’investissement de 47,5 milliards d’euros pour soutenir son industrie des semi-conducteurs.