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Lors du salon Vivatech, Sanofi a présenté sa stratégie axée sur l’intelligence artificielle générative (GenAI), qui implique l’ensemble de ses employés grâce à une plateforme et une gouvernance dédiées. L’objectif principal est de réduire le temps nécessaire entre la découverte d’une molécule et la prescription d’un traitement, tout en permettant une identification précoce des patients à risque d’effets indésirables liés à un médicament.
Une transformation dans l’industrie pharmaceutique
Traditionnellement, l’industrie pharmaceutique utilise l’IA, notamment pour l’analyse d’images médicales grâce à des techniques de computer vision et de machine learning. Sanofi exploite cette technologie depuis longtemps, notamment en recherche et développement (R&D). Cependant, l’émergence de la GenAI a marqué un tournant significatif, comme l’a souligné Kaoutar Sghiouer, responsable mondial des données et de l’IA du groupe. Elle a indiqué que deux ans plus tôt, Sanofi avait mis en place une stratégie pour intégrer la GenAI à grande échelle, en raison de son accessibilité et de son potentiel à transformer des cas d’usage dans des domaines jusqu’alors peu exploités.
Des objectifs ambitieux pour 2030
Les enjeux sont cruciaux pour Sanofi, qui ne souhaite pas revivre les défis rencontrés lors du développement de son vaccin anti-COVID. La société vise trois objectifs principaux d’ici 2030 pour se démarquer de ses concurrents :
- Réduire de plus de moitié le délai entre la découverte d’une molécule et la prescription pour un patient, actuellement d’environ 15 ans.
- Devenir une entreprise biopharmaceutique guidée par l’IA à grande échelle.
- Impliquer 50 % de ses effectifs dans l’innovation, notamment à travers l’IA.
Anticiper les réactions des patients
Sanofi cherche également à affiner ses traitements en identifiant les patients les plus susceptibles de mal réagir à des traitements spécifiques. « Grâce à l’IA, nous serons en mesure d’identifier plus tôt les patients à haut risque et d’optimiser la stratégie de traitement, notamment dans le cadre de la médecine de précision en immunoscience », explique Kaoutar Sghiouer. Toutefois, ce domaine reste complexe, et même avec des technologies non déterministes comme la GenAI, les défis persistent.
Une gouvernance éthique pour l’IA
La gouvernance éthique de l’IA est essentielle dans cette démarche. « Nous travaillons sur des données sensibles, rappelle Kaoutar Sghiouer. Notre métier consiste à soigner les patients et à découvrir des molécules. Nous devons garantir une précision à 100 %, alors qu’avec la GenAI, cela peut être compromis. Nous avons donc mis en place des mesures pour assurer la robustesse, la durabilité écologique et la sécurité des données », ajoute-t-elle.
Un assistant GenAI au service des employés
Pour faciliter l’intégration de la GenAI, Sanofi a développé un assistant qui agit comme un concierge pour aider les employés dans diverses tâches, de l’organisation de réunions à la synthèse de documents. Environ 80 % des employés ont utilisé cet outil, avec 2,5 millions de conversations engagées avec l’IA et 200 000 documents traités. De plus, 90 % des utilisateurs expriment leur satisfaction.
Défis liés à l’autonomie des agents IA
Sanofi s’intéresse également aux agents IA, capables de prendre des décisions basées sur l’observation de contextes. Cependant, l’entreprise ne peut pas accorder une autonomie totale à ces agents, même s’ils présentent une précision élevée. « Nous avons une tolérance zéro en matière de risques », affirme Sghiouer. Les agents sont actuellement utilisés dans des domaines moins risqués, tels que la gestion administrative et le marketing médical.