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Le 23 novembre 1924, à Douarnenez, dans le Finistère, les ouvrières des usines de conserves de poissons se mobilisent pour une grève qui marquera l’histoire de cette ville-port. Environ 2000 femmes, coiffe sur la tête, tablier à la taille et sabots aux pieds, expriment leur mécontentement en chantant et en criant en breton « Pemp real a vo ! » pour réclamer une augmentation de 20 centimes d’euro.
Les conditions de travail des sardinières
Ces femmes, souvent épouses ou veuves de marins, travaillent dans des conditions difficiles. Elles sont appelées à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, selon les arrivages de la pêche. Dans les usines, elles s’affairent toute la journée à laver, étêter, ébouillanter, frire, sécher et emboîter les sardines, le tout pour des salaires très bas. Leurs conditions de vie précaires les poussent à revendiquer de meilleures rémunérations.
Une grève soutenue par la population
La grève, qui durera six semaines, attire l’attention de la France entière. Les patrons des usines et la police s’inquiètent de la montée en puissance des cortèges d’ouvrières dans les rues de Douarnenez. Ce mouvement est également soutenu par le maire de Douarnenez, Daniel Le Flanchec, ainsi que par le Parti communiste français, récemment créé.
Un élan de solidarité
Les sardinières de Douarnenez ne sont pas seules dans leur lutte. L’historienne Fanny Bugnon souligne l’importance de ce mouvement dans l’histoire des droits des femmes et des travailleurs en France. Son livre à paraître, « L’Élection interdite. Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972) », met en lumière les luttes des femmes dans le milieu ouvrier.
Un héritage culturel et social
La grève des sardinières a laissé une empreinte durable sur la culture et la société bretonne. En parallèle, Léa Richard a créé une œuvre de fiction intitulée « 1924. La grève des sardinières de Douarnenez », qui explore les enjeux de ce mouvement. Des événements sont également organisés pour célébrer le centenaire de cette lutte importante, impliquant professionnels, amateurs et associations.
Ce mouvement reste un symbole fort de la lutte des femmes pour leurs droits au travail et une meilleure reconnaissance de leur travail, rappelant l’importance de la solidarité dans les luttes sociales.