Home HistoireLucy l’australopithèque exposée à Prague: première en Europe

Lucy l’australopithèque exposée à Prague: première en Europe

by charles
République tchèque; Éthiopie

Lucy l’australopithèque fait son premier voyage en Europe avec une exposition à Prague, où 52 fragments dentaires, un crâne, un bassin et un fémur vieux de 3,18 millions d’années vont être présentés au musée national. Le prêt, d’une durée de soixante jours et destiné à permettre une vue rapprochée de ces fossiles, est signé par le musée national d’Éthiopie. Cette initiative rappelle l’impact durable de Lucy sur la paléoanthropologie et sur la mémoire collective de l’Éthiopie, berceau de l’humanité.

L’exposition européenne de Lucy à Prague, une première historique

Les 52 fragments dentaires, le crâne, le bassin et le fémur, vieux de 3,18 millions d’années, « n’ont voyagé qu’une seule fois, aux États-Unis », entre 2007 et 2013, rappelle le directeur de l’institution, Michal Lukes, à leur arrivée sur le sol tchèque. Ils figurent parmi « les pièces paléoanthropologiques les plus précieuses et les plus anciennes au monde », ajoute-t-il, saluant ce rare prêt d’une durée de 60 jours du musée national d’Éthiopie. Les visiteurs pourront aussi découvrir le squelette quasi complet de Selam, jeune australopithèque morte à deux ans et sept mois, qui aurait vécu 100 000 années avant Lucy. Découvert en 2000, il n’avait jamais quitté l’Éthiopie.

D’abord appelé A.L-288-1, cet hominidé bipède a été baptisé ainsi en référence à la chanson des Beatles « Lucy in the Sky with Diamonds », écoutée par les paléontologues pendant les fouilles. Addis Abeba qualifie l’exposition d’« historique », offrant « une occasion unique de voir de près ces fossiles humains ». C’est le 24 novembre 1974, dans la région de l’Afar, que les ossements de Lucy ont été mis au jour, permettant de composer environ 40 % du squelette. Donald Johanson, qui faisait partie de l’équipe scientifique avec Maurice Taieb, Yves Coppens, Jon Kalb et Raymonde Bonnefille, sera présent à l’ouverture, aux côtés du Premier ministre tchèque Petr Fiala et de la ministre éthiopienne du Tourisme Selamawit Kassa.

Selon Abebaw Ayalew Gella, directeur de l’Autorité éthiopienne de protection du patrimoine, la découverte de Lucy « a révolutionné » la recherche scientifique et la compréhension de nos ancêtres, « d’abord en raison de son état de conservation exceptionnel, et ensuite du fait de son âge ». Tout comme Selam, « une ambassadrice de l’Éthiopie, berceau de l’humanité », Lucy est présentée comme une figure emblématique. Longtemps décrite comme la grand-mère de l’humanité, elle est aujourd’hui plutôt considérée comme une tante ou une cousine, sa filiation directe avec l’Homme étant contestée. Selon une étude publiée en 2016 dans la revue Nature, elle passait au moins un tiers de son temps dans les arbres où elle dormait pour échapper aux prédateurs, ce qui lui aurait été fatal puisqu’elle est « probablement » morte après une chute.

Outre Lucy, d’autres trouvailles ont rebattu les cartes du préhistorique en Éthiopie, en Afrique du Sud, au Kenya et au Tchad. Toumaï et Ardi, datés respectivement de 7 millions et 4,5 millions d’années, ont rejoint Lucy au panthéon préhistorique, témoignant de la richesse du registre fossile africain.

Cette exposition rappelle aussi le rôle central de l’Éthiopie dans l’étude des ancêtres humains et la coopération internationale autour du patrimoine. Lucy et Selam, présentées ensemble hors d’Éthiopie pour la première fois, symbolisent une mémoire commune et un dialogue entre cultures et sciences.

Lucy l'australopithèque exposée à Prague
Lucy et Selam exposées à Prague pour une première européenne.
Lucy à Prague, exposition européenne
Exposition Lucy à Prague: la première en Europe, selon les organisateurs.

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