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Reprise vingt ans plus tard de l’iconique Sex and The City, And Just Like That tire sa révérence ce soir après trois saisons, avec un ultime épisode décrit comme «glamour, philosophique et bizarre» et une écriture que certains jugent inachevée.
And Just Like That : trois saisons, un adieu programmé
La suite de la saga créée autour de Carrie Bradshaw aura duré trois saisons sur HBO Max. Michael Patrick King, auteur et créateur historique de Sex and The City, des films dérivés et de cette série, a reconnu la décision de mettre fin à la production : «Nous aurions pu la faire durer encore de longues années. Je ne le souhaite pas. Sarah Jessica Parker non plus».
Depuis son retour, la série a entretenu le mythe, oscillant entre épisodes salués et moments plus discutés : «plus ou moins réussies, plus ou moins délicieuses», pour reprendre la formule utilisée pour qualifier ces saisons. Ce soir, les aventures de Carrie (Sarah Jessica Parker), Charlotte (Kristin Davis) et Miranda (Cynthia Nixon), auxquelles se sont ajoutées Seema (Sarita Choudhury) et Lisa (Nicole Ari Parker), s’achèvent dans un dernier épisode dont on ne révèle pas l’issue, hormis le ton général.
Une conclusion à la fois tendre et décalée
L’épisode final est décrit comme une «fin en quenouille» : une résolution qui peut paraître abrupte mais qui n’est pas totalement arbitraire. L’écriture, estiment certains, aurait peut‑être gagné à bénéficier d’un temps d’écriture supplémentaire pour offrir «un petit supplément d’âme», mais la conclusion conserve une certaine poésie, selon le texte.
Cette poésie se niche dans le banal et le concours de circonstances moins glorieux : une soirée qui tourne mal, un espoir à peine déçu, un retour à la maison marqué par un incident trivial — «la crotte au talon» — et enfin un moment d’introspection. Le fil narratif prolonge ainsi le roman amorcé par le personnage en début de saison et conduit à une forme d’apaisement intime.
Carrie Bradshaw seule, après cinquante ans
Le parcours de Carrie Bradshaw, tel qu’il est retracé dans cette suite, met en lumière ses rapports amoureux (notamment avec Big, interprété par Chris Noth), son goût pour les chaussures extravagantes et les tutus, sa liberté, sa féminité et son féminisme, ainsi que la voix off qui commente ses pensées. Le personnage aura inspiré deux générations de femmes, rappelle l’article.
Dans le dernier épisode, Carrie se retrouve seule à New York après cinquante ans. Elle n’aura pas eu d’enfants, aura perdu son mari, aura laissé derrière elle un grand amour, connu des extases partagées et traversé des heures sombres. Pourtant elle existe, et sur le perron de sa maison, après tant de quête, elle découvre une forme d’auto‑complétude. Comme l’énonce la conclusion littéraire : «Elle réalise qu’elle n’est pas seule. Elle est enfin avec elle‑même».
Le propos interroge la solitude choisie ou subie, et la capacité à être «seule et heureuse» après cinquante ans, un état présenté comme exigeant et courageux dans le contexte new‑yorkais de la série. Le personnage, volontiers narcissique, assume cette posture et y trouve une forme de salut.
Diffusion et héritage
Sex and The City et And Just Like That sont disponibles dans leur intégralité sur HBO Max. La série aura prolongé l’univers original et relancé les conversations autour des personnages, de leurs choix de vie et de la représentation des femmes de plus de cinquante ans à l’écran.
Michael Patrick King signe ici la clôture d’un cycle commencé il y a des décennies, concluant une trajectoire narrative qui mêle glamour, réflexions existentielles et moments plus inattendus, à l’image du ton décalé que la saga a souvent adopté.