Table of Contents
Le manga _Gen aux pieds nus_, écrit par Keiji Nakazawa, est une œuvre incontournable qui témoigne de l’horreur de la guerre et de la résilience humaine face à l’adversité. En se basant sur ses propres expériences, l’auteur offre un aperçu poignant de la vie après le bombardement d’Hiroshima.
Une représentation réaliste de l’apocalypse
Dans le premier tome de _Gen aux pieds nus_, un avion fend le ciel tandis qu’une bombe atomique déferle une lumière aveuglante et détruit tout sur son passage. Cette scène tragique est représentée en quatre planches, marquant un tournant décisif pour les personnages de l’histoire. Nakazawa choisit un style graphique brut qui reflète la réalité crue de la guerre, contrastant avec d’autres œuvres de manga comme _Akira_, qui, bien que traitant aussi de l’apocalypse, s’ancre davantage dans la science-fiction.
Une voix personnelle pour transmettre l’horreur
Keiji Nakazawa, né en 1939 à proximité de l’épicentre de l’explosion, a perdu des membres de sa famille lors du bombardement du 6 août 1945. Contrairement à son récit autobiographique _Ore wa mita_ publié en 1972, où il raconte ses propres expériences, Nakazawa opte ici pour un narrateur externe, Gen Nakaoka. Ce choix narratif lui permet de distancier les atrocités vécues et d’aborder des thèmes politiques et idéologiques plus larges, comme l’explique Pierre Pigot dans son essai _Apocalypse manga_.
Le porte-voix des hibakusha
Dans _Gen aux pieds nus_, Nakazawa se fait l’écho des hibakusha, terme désignant les survivants d’Hiroshima. Son œuvre ne se limite pas à relater des événements personnels, mais élargit le débat sur la mémoire collective et les conséquences des conflits armés. Nakazawa utilise sa bande dessinée pour sensibiliser le public aux horreurs de la guerre et évoquer l’importance de la paix.