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Une fresque rendant hommage à Joséphine Baker a été dévoilée le 19 juillet 2025 près du canal de l’Ourcq, à Paris, lors du festival Ourcq Living Colors ; l’œuvre, signée du street‑artiste FKDL, a été présentée en présence de Brian Baker, l’un des fils de l’artiste.
Joséphine Baker : la fresque dévoilée près du canal de l’Ourcq
L’œuvre, réalisée par FKDL, spécialiste du collage papier et du scotch, mobilise une palette dominée par le bleu et le jaune et célèbre la mémoire de la chanteuse et résistante. Elle a été installée dans le cadre du festival de street art Ourcq Living Colors et révélée au public le samedi 19 juillet 2025.
Brian Baker, présent lors du dévoilement, a exprimé son émotion : « Je suis heureux et touché, car cela perpétue la mémoire de ma mère. Cela montre son sourire tourné vers le monde ».
FKDL a également expliqué pourquoi Joséphine Baker l’inspire personnellement : « Elle a toujours été, pour moi, une figure emblématique de cette époque. À la fois sauvage et libre d’esprit, mais aussi profondément liée à la musique, aux comédies musicales à la danse. C’était un personnage extraordinaire, une femme incroyable ».
Parcours artistique et engagement de Joséphine Baker
Née en 1906 à Saint‑Louis (Missouri) sous le nom de Freda Josephine McDonald, Joséphine Baker débute comme danseuse à New York au début des Années folles avant de s’installer à Paris en 1925. Elle se produit d’abord au Théâtre des Champs‑Élysées, puis aux Folies Bergère, où son spectacle La Folie du Jour la rend célèbre.
Son image de scène — souvent associée au pagne et à la célèbre ceinture de bananes, ainsi qu’à la présence d’un guépard — marque profondément l’histoire du music‑hall. Dans les années 1930, elle devient l’égérie de plusieurs artistes et impose son interprétation de J’ai deux amours comme son plus grand succès.
Au sommet de sa carrière, elle adopte la nationalité française en 1937. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Résistance et travaille comme agent pour les services secrets ; elle devient sous‑lieutenant dans l’armée de l’air. Pour son action, elle recevra la médaille de la Résistance française, la Croix de guerre et la Légion d’honneur.
Après le conflit, Joséphine Baker continue son combat contre le racisme et la ségrégation aux États‑Unis : en 1963, elle participe à la Marche sur Washington aux côtés de Martin Luther King, où elle prononce un discours en uniforme militaire. Elle meurt le 12 avril 1975 à la suite d’une attaque cérébrale.
En 2021, près d’un demi‑siècle après sa disparition, elle devient la cinquième femme à entrer au Panthéon, reconnaissance officielle de son rôle d’artiste et de résistante.
Signification de l’hommage et place dans la mémoire collective
La fresque s’inscrit dans un contexte de commémoration et de mise en lumière d’une figure à la fois culturelle et politique. En matérialisant l’image de Joséphine Baker dans l’espace urbain, l’œuvre renforce la visibilité d’un parcours marqué par la création artistique, l’engagement pour la liberté et la lutte contre les discriminations.
Le choix du site, près du canal de l’Ourcq au nord‑est de Paris, et l’intégration de la fresque au festival Ourcq Living Colors participent à faire du street art un vecteur de mémoire partagée, accessible aux riverains et aux visiteurs.