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James Turrell : Une Légende de l’Art Contemporain à Paris
Le célèbre artiste américain James Turrell, que le temps n’a pas vraiment assagi, revient cet automne à Paris, présentant deux expositions simultanées chez Gagosian et Almine Rech. Pilote dans sa jeunesse, il a découvert le ciel à travers des missions à haut risque, conservant ainsi un goût pour l’infini et le miraculeux. Quiconque a eu la chance d’expérimenter ses œuvres « Skyspaces » sait à quel point elles offrent une leçon de contemplation active. Ce portrait d’un prophète de l’immatériel nous plonge dans son univers fascinant.
Un Parcours Étonnant
À 81 ans, James Turrell est considéré comme une icône de l’art contemporain américain. En 1979, il acquiert un volcan en Arizona, près de Flagstaff, qu’il transforme depuis lors en œuvre d’art monumentale : The Roden Crater Project. Cette création représente une ouverture naturelle vers le ciel et le cosmos, un véritable Skyspace du troisième type, dont l’achèvement demeure mystérieux. Bien que ses racines puissent le relier à la France, son parcours est typiquement américain, illustré par un mélange d’aventure et d’engagement qui rappelle des figures comme Tom Cruise dans Mission Impossible.
Les Racines de sa Créativité
Né à Los Angeles le 6 mai 1943 dans une famille quaker, Turrell stimule des réflexions à la fois contemplatives et héroïques. Avec un père ingénieur aéronautique et une mère médecin, il obtient son brevet de pilote à 16 ans, et agit comme objecteur de conscience pendant la guerre du Vietnam. Il participe à l’évacuation des moines tibétains durant l’occupation chinoise et étudie la psychologie de la perception ainsi que d’autres sciences au Pomona College de Californie.
Un Retour à Paris
James Turrell fait son retour à Paris après une longue absence, avec deux expositions très attendues. Son dernier passage significatif remonte à 1983-1984 au Musée d’art moderne de Paris. Aujourd’hui, pour découvrir un Skyspace de Turrell, il faut se rendre au Domaine du Muy dans le Var, où il a piloté les travaux de cette installation. Bernar Venet, le propriétaire, entretient ce fragile chef-d’œuvre en prenant soin de ses nombreux détails, offrant un écho à l’esthétique de Turrell.
Lumière et Perception
Être reconnu comme un « artiste de la lumière » ne l’épuiserait-il pas ? Turrell sourit en affirmant apprécier cette distinction, qui souligne sa maîtrise de la lumière comme un matériau permettant de canaliser la perception. Il admet rencontrer des critiques, mais insiste : son art parle de lui-même. En effet, il ne se considère pas en marge de l’art contemporain, mais plutôt comme un acteur d’une époque où l’art est omniprésent et revêt une importance cruciale.
Une Vision Spirituelle
Ses premiers travaux sur la lumière remontent à 1966 quand il intègre le groupe Light and Space. Là, il côtoie d’autres artistes innovants tels que Robert Irwin et Mary Corse. Cependant, c’est l’approche unique de Turrell face à la lumière et à l’architecture qui le distingue. Son héritage quaker influence sa relation avec l’abstraction et il espère avoir ajouté une petite touche de spiritualité à l’art. Pour lui, l’expérience artistique dépend avant tout de la perspective du spectateur.
Projets Mondiaux et Réflexions
Parmi ses projets phares figurent son Skyspace du Museum San en Corée du Sud et ses installations sur l’île de Naoshima au Japon. Turrell recrée un émerveillement semblable à celui éprouvé face à la nature à l’aube du monde. Sur son projet phare, Roden Crater, il déclare travailler sans relâche tout en faisant face aux défis posés par la pandémie.
Les œuvres de James Turrell invitent à une exploration contemplative des limites entre ciel, terre, et perception humaine. Cet automne, avec ses expositions à Paris, le public aura l’opportunité de plonger dans son univers fascinant, où l’art et la lumière se rencontrent de manière extraordinaire.
Détails des Expositions
James Turrell. At One, à partir du 14 octobre, à la Galerie Gagosian, 26 avenue de l’Europe, 93350 Le Bourget.
James Turrell, du 14 octobre au 21 décembre, à la Galerie Almine Rech, 18 avenue Matignon, Paris 8e.