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Le tableau « Le fils prodigue » du peintre impressionniste allemand Max Slevogt (1868-1932) sera mis aux enchères à Munich après avoir été restitué à ses héritiers légitimes par le land de Bade-Wurtemberg. L’œuvre sera proposée lors d’une vente aux enchères le 6 décembre, avec une estimation qui varie entre 150 000 et 250 000 euros, a annoncé la maison de vente Ketterer Kunst.
Une œuvre marquante
« Le fils prodigue » est un triptyque, composé de trois panneaux, qui illustre le célèbre récit biblique du fils perdu. Cette œuvre a été déterminante dans la carrière de Slevogt, provoquant à sa première présentation en 1899 à la fois admiration et choc en raison de sa représentation audacieuse. Slevogt a su interpréter cette parabole du Nouveau Testament à travers le prisme de la psychologie moderne, dépeignant le mode de vie désinhibé du fils prodigue, une vue qui a souvent été jugée scandaleuse.
Un parcours tumultueux
En 1911, le tableau a été acquis par le collectionneur d’art berlinois Eduard Fuchs, ami de Slevogt et fervent socialiste, cofondateur du KPD. Fuchs a émigré à Paris en 1933, et sa collection a été en partie détruite ou pillée, certains de ses biens ayant été saisis par la Gestapo et vendus sous la pression des nazis.
Propriété de la Staatsgalerie Stuttgart
« Le fils prodigue » est resté dans l’ombre pendant de nombreuses années, passant par plusieurs propriétaires avant d’échoir en 1956 à la Staatsgalerie Stuttgart, où il est resté pendant près de 70 ans, exposé à de nombreuses reprises. Cette institution possédait également d’autres œuvres provenant de la collection d’Eduard Fuchs, grâce à un don effectué par son neveu, Theodor, qui résidait à Stuttgart.
Restitution aux héritiers
Après une analyse approfondie de la provenance de l’œuvre, la Staatsgalerie Stuttgart a décidé de restituer le triptyque en 2024 aux héritiers légitimes d’Eduard Fuchs.
Cette vente aux enchères à Munich est donc l’occasion pour les collectionneurs et les amateurs d’art d’acquérir une pièce importante de l’histoire de l’art allemand, tout en rendant hommage à son parcours tumultueux et à son retour à ses légitimes propriétaires.