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Renaud est au cœur d’un numéro inédit diffusé ce jeudi soir sur W9 : le magazine présenté par Jérôme Anthony, Au nom du père, revient sur le parcours, les combats et les blessures intimes du chanteur, et marque notamment par des confidences inédites de ses parents.
Renaud : portrait d’un homme écorché et de ses blessures familiales
Le documentaire dessine le portrait d’un « homme écorché », marqué par des épisodes personnels et professionnels qui ont façonné son parcours. Tout commence, selon le récit, le 25 juillet 1985 à Moscou : après avoir interprété Déserteur, des spectateurs se lèvent et quittent la salle, provoquant la colère du chanteur en coulisses qui y voit un complot. À la suite de cet épisode, l’artiste sombre dans l’alcool.
Le film insiste sur la dimension familiale de ces blessures. Le père de Renaud, décrit comme froid et distant, lui aurait transmis principalement la passion de l’écriture et laissé une empreinte douloureuse : « Le succès de mon fils me tue. » L’œuvre explore également la tendresse qui traverse l’existence du chanteur, notamment sa relation avec Dominique, « la femme de sa vie », et l’importance de sa fille Lolita, pour qui il écrira le titre Morgane de toi, présenté comme le plus vendu de son répertoire.
Témoignages inédits des proches et figures rencontrées
L’originalité du magazine tient à la voix de ses proches. David Séchan, frère jumeau de Renaud, livre son témoignage dans ce numéro présenté par Jérôme Anthony. Pour la première fois, les parents du chanteur, Olivier Séchan et Solange Mériaux, prennent la parole et partagent leur ressenti sur la carrière et la vie de leur fils.
Sotha, ancienne compagne de Patrick Dewaere et amie de l’artiste, revient sur les débuts de Renaud au Café de la Gare, lieu qui a contribué à lancer sa carrière. L’émission accueille également Gauvain Sers, évoqué comme un héritier musical de la chanson française portée par Renaud.
Le documentaire rappelle aussi l’engagement politique de l’artiste. De mai 1968 aux attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan, Renaud est présenté comme un auteur engagé, au positionnement plutôt à gauche. Il vouait une admiration profonde à François Mitterrand ; les deux hommes s’étaient rencontrés lors de l’inauguration du Zénith de Paris, le 12 janvier 1984, et étaient liés par « l’amour des lettres et de la France ». Jack Lang, ministre de la Culture à l’époque, est interrogé dans le film à ce sujet.
Le documentaire évoque également la célébrité et ses incidents : la chanson Miss Maggie avait suscité la colère de la Première ministre britannique de l’époque, Margaret Thatcher, sans toutefois entraîner de représailles politiques durables à l’encontre de l’artiste.
Format de l’émission et personnes entendues
Diffusé par la chaîne du groupe M6, le magazine propose un format mêlant archives, interviews et récits de proches. Il est présenté par Jérôme Anthony et donne la parole à des personnalités variées ayant côtoyé Renaud au fil des décennies.
Parmi les intervenants cités dans l’émission : David Séchan (son frère jumeau), Olivier Séchan et Solange Mériaux (ses parents), Sotha (ancienne compagne de Patrick Dewaere), Jack Lang (ex-ministre de la Culture) et Gauvain Sers (auteur-interprète contemporain). Ces témoignages offrent des angles complémentaires sur la vie intime, artistique et politique du chanteur.
Ce que dit le film sur l’œuvre et l’héritage
Le reportage rappelle des titres incontournables du répertoire de Renaud, comme Mistral gagnant et Laisse béton, et souligne la place particulière de certaines chansons dans la vie personnelle de l’artiste, comme Morgane de toi dédiée à sa fille. Le propos laisse apparaître un artiste à la fois fragile et engagé, dont l’œuvre continue de susciter des lectures générationnelles différentes.
En donnant la parole à des témoins familiaux et artistiques rarement entendus à l’écran, Au nom du père propose un angle intime sur la carrière et les combats de Renaud, sans éluder la dimension politique et publique de son engagement.