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Mariam, la voix des femmes de Gaza en plein conflit
Dans le cœur du blocus et de la guerre, où les bombardements et la fumée dominent le ciel de Gaza, Mariam Cauch tient son stylo, le dernier vestige de ses ailes de volonté. Mariam, la poétesse palestinienne, qui a été privée de son rêve de participer à l’émission « Amir Al-Shouara » à Abu Dhabi, n’est pas qu’une simple concurrente, mais une voix représentant la souffrance de centaines de milliers d’habitants de Gaza, où voyager est devenu un rêve inaccessible et les espoirs, un luxe impossible.
Mariam a réussi l’entretien initial du programme, choisie parmi des centaines de poètes pour faire partie des quarante sélectionnés, mais l’agression en cours à Gaza s’est dressée sur son chemin. Les passages sont fermés et les rêves sont assiégés. « Le rêve et le voyage sont devenus impossibles, » déclare Mariam, décrivant une réalité dure imposée par le blocus, la géographie et la politique.
Malgré les blessures qui ne se sont pas encore refermées, surtout après la perte de son père, Mariam a essayé de briser les murs du blocus à sa manière : par la poésie. « J’ai essayé de frapper la citerne avec ma voix poétique, » dit-elle, évoquant l’image de l’écrivain palestinien martyr Ghassan Kanafani, pour faire de sa voix un message sincère exprimant la douleur et l’espoir, et faire de Gaza une présence, malgré tout.
Mariam ne cherchait pas seulement à se représenter, mais espérait que sa poésie devienne l’ambassadrice de la voix de Gaza et de la Palestine, un son qui rappelle au monde que la question palestinienne n’est pas seulement une tragédie politique, mais aussi humanitaire et culturelle. « J’espère que Gaza et la Palestine seront présentes dans les poèmes des poètes, car c’est la première cause du grand monde arabe, pour la poésie et pour l’humanité. »
Une voix de résistance face à l’adversité
Son histoire n’est pas seulement celle d’une poétesse cherchant à réaliser son rêve dans le monde de la poésie, mais un récit de souffrances quotidiennes vécues par les habitants de Gaza. Dans chaque ligne de ses poèmes se cache la douleur d’un peuple entier, et dans chaque tentative de monter sur scène, on voit la résistance d’un peuple qui refuse de voir sa voix effacée. Malgré la guerre et le blocus, ses mots s’envolent, portant les douleurs et les rêves de son peuple, pour confirmer que la poésie, même dans les pires circonstances, peut créer de nouvelles ailes pour voler au-dessus des murs du blocus.
La réalité troublante de Gaza
Explorer les textes et les journaux de Mariam sur son compte Facebook donne une image complète de ce que vivent Gaza et ses habitants. Dans l’un de ses textes touchants, Mariam décrit le moment où elle s’est liée d’amitié avec la mort, disant : « Je me suis liée d’amitié avec la mort, et j’ai commencé à dire au temps lavé par l’antidote du néant que je n’ai pas peur de le traverser. » Cette phrase révèle l’ampleur de la douleur que ressentent les Gazaouis, où la mort se mélange à la vie chaque jour.
Mariam n’est pas seulement une spectatrice de la guerre, mais elle est l’une de ses victimes, comme si l’être humain là-bas devenait une scène pour des batailles incessantes. Ses journaux reflètent les souffrances des habitants de Gaza avec les éléments de base de la vie. Elle parle de pains contaminés par les vers et la moisissure, de files d’attente qui s’étirent comme des blessures ouvertes au cœur du camp, et de trois femmes qui ont perdu la vie dans la foule pour obtenir un morceau de pain. Mariam demande au pain avec amertume : « Est-ce que ton prix, ô fils des épis, est notre sang et notre saignement? »
Une enfance marquée par la douleur
Mariam parle de son père, devenu martyr non seulement à cause de la maladie, mais aussi en raison du blocus. Elle se souvient de la façon dont il est décédé à l’étranger alors qu’elle était incapable de le rejoindre, le saluant par un appel vidéo. Elle dit : « Est-ce trop pour nous, les Gazaouis, de dire adieu à nos proches qui partent ? Est-ce trop pour nous de mourir parmi nos proches ? » Ces mots résument la tragédie du blocus qui prive les Palestiniens de dire adieu à leurs bien-aimés. La fermeture du passage de Rafah a été la raison pour laquelle elle a été empêchée de faire ses adieux à son père personnellement, après qu’il ait voyagé pour des soins en Égypte.
La quête d’espoir à travers la poésie
Dans l’une des illustrations de la vie quotidienne que peint Mariam, elle décrit une petite fille dans le camp de Nuseirat qui s’infiltre dans un atelier de couture en s’écriant : « Je ne veux pas de vêtements, je veux une grande couverture, mon frère a été tué il y a peu, je ne veux pas qu’il tremble de froid. » Cette histoire résume la dureté de la vie à Gaza, où même les morts ne sont pas autorisés à reposer en paix.
Malgré toute cette douleur, Mariam Cauch essaie de faire de sa poésie une fenêtre d’espoir. Sa participation au programme « Amir Al-Shouara », suspendue à cause de la guerre, était une tentative de briser les murs du blocus d’une manière différente. Elle essaie d’assurer que sa poésie porte un message au monde : Gaza n’est pas seulement une tragédie, mais aussi un lieu de rêves et de créativité.
La voix des victimes
L’expérience de Mariam met en lumière les défis auxquels font face les Palestiniens à Gaza. À travers sa poésie et ses écrits, elle a donné une voix aux victimes de l’agression israélienne et a peint un tableau vivant de la vie sous les bombardements et le blocus. Ses mots offrent un aperçu des difficultés quotidiennes que rencontrent les habitants de Gaza, de la pénurie alimentaire aux traumatismes de la guerre, jusqu’aux meurtres sauvages perpetrés par la machine de destruction israélienne.
Mariam Cauch n’a pas pu monter sur la scène d' »Amir Al-Shouara » à Abu Dhabi à cause du blocus et de l’agression israélienne continue. Pourtant, au milieu des décombres et de la destruction, elle a fait de son stylo une couronne digne des princesses de Gaza. Mariam n’a pas foulé les planches de la scène, mais elle a tracé, à travers ses poèmes et ses écrits, une image vivante des femmes de Gaza : les déplacées dans des tentes, les mères serrant leurs enfants dans le froid, et les martyrs qui ont reçu la plus haute reconnaissance auprès de leur Seigneur !