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Mégafestival de l’art palestinien à Nairobi : culture et résistance

by Sara
Palestine, Kenya

Mégafestival de l’art palestinien à Nairobi : culture et résistance

Organisé par le groupe « Art, Résistance et Persévérance » à Nairobi, la capitale kényane, du 17 au 25 janvier 2025, un événement culturel unique intitulé « Festival de l’art palestinien » a eu lieu. Ce festival, qui a duré une semaine, a été une occasion de mettre en avant la riche culture palestinienne et de souligner la lutte palestinienne à travers le cinéma, la musique et la cuisine traditionnelle.

Le festival et le cessez-le-feu

Le festival coïncidait avec l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza et le début d’un échange entre la résistance palestinienne et Israël. Les organisateurs ont mis l’accent sur l’utilisation de l’art comme moyen de communication pour transmettre la souffrance palestinienne à Gaza à travers des programmes variés ciblant tous les groupes d’âge et toutes les origines culturelles. L’événement a attiré un public diversifié à Nairobi, y compris des expatriés, des artistes, des journalistes et des Kényans eux-mêmes.

Film d’ouverture : « De la distance zéro »

Le festival a été inauguré par la projection du film « De la distance zéro », une sélection de courts-métrages réalisés par des créateurs palestiniens de Gaza sous la direction du cinéaste palestinien Rashid Masharawi. Ces films abordent la vie quotidienne dans la bande de Gaza pendant la guerre, mettant en lumière la dualité entre l’espoir et le désespoir, la vie et la résistance. Le film a permis aux spectateurs d’avoir un aperçu de la souffrance des Palestiniens, tout en soulignant leur capacité à créer et à innover malgré les conditions difficiles.

Après la projection, des discussions ouvertes ont été organisées, auxquelles a participé l’un des réalisateurs depuis Gaza via vidéoconférence. Les discussions ont porté sur l’impact de l’occupation israélienne sur la vie quotidienne des Palestiniens, et les participants ont échangé sur les moyens de passer de la sympathie à des actions concrètes pour soutenir la cause palestinienne.

Atelier pour enfants et cuisine palestinienne

Durant la semaine du festival, des ateliers pour enfants ont été organisés, visant à initier les jeunes générations à la culture palestinienne à travers des activités éducatives et ludiques. Ces ateliers comprenaient des cours sur la réalisation de courts-métrages en utilisant des animations, dont les créations ont été projetées dans l’une des salles de cinéma de Nairobi, offrant ainsi une expérience unique et créative.

En outre, un dîner palestinien a été organisé, présentant des plats traditionnels tels que le musakhan, permettant aux participants de découvrir le patrimoine palestinien à travers la cuisine. Les visiteurs ont exprimé leur admiration pour les saveurs riches des plats, soulignant que la nourriture reflète une partie essentielle de l’identité palestinienne, alliant expérience culturelle et historique.

La voix de l’artiste Rami Damo

L’artiste palestinien vivant en France, Rami Damo, était l’un des invités phares du festival. Damo, qui a supervisé la réalisation de « De la distance zéro », a participé à des conférences et des sessions de discussion sur l’importance de l’art dans la documentation de la mémoire palestinienne et le renforcement de la résistance. Il a répondu aux questions du public concernant la vie quotidienne des Palestiniens, notamment à Gaza. Il a déclaré : « L’art n’est pas seulement un moyen d’expression, mais un pont qui nous relie au monde. C’est un moyen de mettre en lumière la souffrance, tout en véhiculant l’espoir qui pulse en nous. Il est essentiel que nous continuions à produire des œuvres artistiques qui racontent notre histoire au monde. »

Une expérience humaine profonde

Le festival n’était pas simplement une série d’événements culturels, mais une expérience humaine profonde qui a laissé une empreinte claire dans les âmes des participants. La journaliste et écrivaine kenyane Anna Mushiki, qui a pris part au festival, a décrit son expérience en disant : « J’ai été touchée de voir les enfants dans le film faire face à la douleur sans perdre leurs rêves. J’ai été stupéfaite d’apprendre que les habitants de Gaza vivent sous le bruit constant des drones. L’art a le pouvoir de traiter toute question, il nous rappelle toujours qu’il y a des visages humains porteurs d’espoirs et de rêves derrière chaque conflit politique. Je pense que l’organisation de ce festival était un acte courageux, et j’espère que son impact se fera sentir dans le monde. »

Le rôle des médias et l’importance de l’art

Le festival a également soulevé des discussions sur le rôle des médias dans la couverture de la cause palestinienne, où les participants ont souligné le biais de certaines couvertures médiatiques et ont insisté sur l’importance de l’art pour fournir des récits alternatifs qui mettent en lumière les aspects humains du conflit. Maria, une Colombienne vivant à Nairobi, a déclaré : « Je crois en une Palestine libre et je la soutiens. Mais avec une couverture médiatique déséquilibrée, il devient essentiel d’écouter et de voir les histoires palestiniennes. » Elle a ajouté : « L’art est un outil puissant pour communiquer avec le monde. C’est un moyen de parler aux cœurs des gens et une issue pour les Palestiniens de s’exprimer, c’est pourquoi je pense qu’il fait partie intégrante du soutien à la cause palestinienne. »

L’art comme outil de changement

Tout au long de la semaine, le festival a redéfini le concept de résistance à travers l’art, en soulignant que la culture et les arts ne sont pas seulement des moyens d’exprimer la souffrance, mais aussi des moyens de changer les récits et de défier les stéréotypes. Chesley, un citoyen de Maurice vivant à Nairobi, a déclaré : « L’art palestinien m’a montré combien nous sommes semblables en tant qu’êtres humains. Cependant, il est préférable que l’art dépasse le simple lien entre les gens et qu’il motive ceux qui se sentent impuissants ou qui pensent qu’ils ne peuvent pas beaucoup aider. »

Un message humanitaire transcendant les frontières

Le « Festival de l’art palestinien » à Nairobi a prouvé que l’art est plus qu’un simple moyen d’expression, mais également un moyen efficace de communication, de résistance et de mise en valeur de la souffrance humaine. Ce festival, à travers ses films, ses ateliers et son expérience culturelle, n’était pas un événement éphémère, mais une affirmation que la solidarité humaine commence par la compréhension de la cause, et que l’art est le pont le plus puissant qui peut relier les cœurs et les esprits, quelles que soient les nationalités ou les croyances.

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