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La BRAFA, l’une des plus anciennes foires d’art et d’antiquités en Europe, célèbre cette année ses 70 ans à Bruxelles. Depuis sa création en 1956, cet événement phare du calendrier culturel a su rassembler des œuvres éclectiques, allant des antiquités aux créations contemporaines, dans un cadre unique.
Une exposition éclectique
Cette année, la foire accueille 130 exposants provenant de 16 pays différents sur le site de Brussels Expo. Les galeries, dont plusieurs sont présentes depuis les débuts de la BRAFA, témoignent d’une continuité qui fait la réputation de l’événement. Avec seulement 16 nouveaux exposants, l’hôtel de la BRAFA demeure un lieu d’échanges artistiques privilégié, bien que le directeur de la foire, Klaas Muller, souhaite voir davantage de galeries germanophones participer.
Les trésors de la galerie Desmet
Au stand de la galerie Desmet, les visiteurs peuvent admirer des sculptures hellénistiques comme la « Vénus assise avec sandale », affichée à 650 000 euros. La beauté du marbre blanc, qui évoque l’albâtre, rappelle la modernité de la sculpture contemporaine. De plus, De Wit Fine Tapestries présente des tapisseries grandioses aux motifs floraux et de chasse, dont l’une remonte au 16ème siècle et intègre des animaux exotiques, y compris un rhinocéros inspiré par Dürer.
Une immersion dans la Wunderkammer
Les stands sombres et feutrés, ornés de sculptures, de bijoux et d’argenterie, plongent le public dans une atmosphère de cabinet de curiosités. La Stone Gallery des Pays-Bas, participant pour la première fois, expose des fossiles, des météorites et des minéraux. La galerie Marc Maison de Paris attire aussi l’attention avec un lit monumental inspiré de l’Égypte, réalisé par Louis Malard et présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1889, proposé au prix de 660 000 euros.
Un regard contemporain
La foire ne néglige pas l’art contemporain, illustré par les œuvres de Conrad Willems, qui présente des installations en pierre à la galerie Francis Maere à Gand. Au départ, un projet en marbre noir était prévu, mais des blocs de grès, formés selon un design en bois, sont désormais exposés, coûtant environ 38 500 euros. De plus, la présence de sculptures organiques géantes de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos à l’entrée de la foire marque un tournant contemporain, même si son œuvre est davantage décorative.
Un hommage à James Ensor
Dans le domaine de l’art moderne, la galerie Patrick Derom de Bruxelles présente un autoportrait de Léon Spilliaert de 1908, dont le regard intense fixe le spectateur, proposé à 450 000 euros. Un tableau d’Odilon Redon, réalisé entre 1900 et 1905, est également exposé, représentant une figure entourée de fleurs, affichée à 1,15 million d’euros. L’œuvre de James Ensor, qui a été célébrée l’année dernière à l’occasion du 75ème anniversaire de sa mort, est également très présente lors de cette édition.
Vers un renouveau
Le nouveau directeur de la BRAFA envisage de renouveler l’événement pour attirer un public plus jeune, tout en veillant à préserver les niches, comme les galeries d’icônes. Ces œuvres uniques, telles qu’une icône peuplée de petits saints de la galerie Heutink, qui ne peut être admirée qu’à l’aide d’une loupe, ajoutent un charme particulier à la foire. Un retour à ces spécificités pourrait conférer à la BRAFA un avantage distinctif face à ses concurrents qui également cherchent à séduire le public avec de l’art contemporain.
BRAFA, Brussels Expo, Bruxelles, jusqu’au 2 février, entrée 25 euros.